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Billet du lundi 21 février 2011

Depuis 2002, on assiste à une volonté

 de réhabilitation du colonialisme

Depuis 2002, on constate peu à peu une volonté de réhabilitation de l’idée du colonialisme, de le présenter comme "positif". C’est la loi du 23 février 2005 qui inscrivait dans le marbre législatif "les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord…" Un tollé, initié en particulier par des historiens, obligeait Jacques Chirac à faire supprimer cet alinéa de l’article 4. Mais cette loi scélérate conserve son esprit colonialiste. La "Fondation pour la Mémoire de la Guerre d’Algérie", prévue dans cette loi est entrain de se mettre en place : les 2 principales organisations d’Anciens Combattants (l’ARAC et la FNACA) en sont exclues.

Avant 2002, il n’existait qu’une quinzaine de stèles, en France, glorifiant l’Algérie Française, maintenant ce sont près de 70 répertoriées à ce jour et honorant souvent l’OAS. Un certain nombre se permettent même de rendre un "hommage" aux 4 responsables de l’OAS condamnés à mort et exécutés pour le leurs crimes commis au nom de cette organisation factieuse : Bastien-Thiry, responsable de 2 attentats conte le Général de Gaulle en sa qualité de Président de la République, Degueldre chef des réseaux Delta véritables escadrons de la mort responsables de près de 3.000 morts et de milliers de victimes, ainsi que ses lieutenants Piegts et Dovecar. Ces "honneurs" sont de plus en plus souvent rendus en connivence entre l’extrême droite, les associations pro-OAS et les élus, principalement UMP.

C’est le discours du 7 février 2007 à Toulon, du candidat Sakozy, par lequel il définit sa conception colonialiste des rapports qui vont être virement réactivés sous sa présidence avec les anciennes colonies. Puis ce fut l’engagement de réhabilitation de l’OAS qu’il prenait dans sa lettre du 16 avril 2007 au Clan-R. Ensuite, on se souvient du discours prononcé à Dakar, insultant les Africains. Une orientation politique déterminée.

Billet du mardi 22 février 2011

Quand le "Naturel"

 colonialiste gouvernemental

fait surface de façon éhontée

Comment s’étonner du comportement scandaleux, honteux de notre ministre des affaires étrangères ? Le Président Sarkozy montrait le chemin, à peine élu Président de la République, il prenait des vacances sur le luxueux bateau de son ami Vincent Bolloré, ce milliardaire qui doit sa fortune comme colon s’enrichissant, moyennant corruption avec les dictateurs ivoiriens, togolais…

Alors, il est tout naturel que MAM aille passer ses vacances en Tunisie, en pleine tourmente, pour tenter de sauver les hommes du clan de l’ami Ben Ali, et en profite pour réaliser de fructueuses affaires, en famille. A ce moment là, le Président Sarkozy ne passait-il pas, comme en 2009, quelques jours à la résidence "Jnane Lekbir" de son ami le roi Mohamed VI, près de Marrakech ? Par qui était financé ce séjour ?

Tout comme notre Premier Ministre Fillon, il est tout naturel de concilier fonction officielle et avantages personnels : comment refuser à l’ami Moubarak (ce despote désigné par Sarkozy pour être le président de l’UPM - l’Union pour la Méditerranée-) d’être hébergé dans l’un des plus luxueux hôtels égyptien ?

Pour ces gens là, la politique n’est rien d’autre qu’un moyen de se servir de leurs relations pour un profit personnel à partager entre amis, entre nantis.

Le 14 juillet dernier, pour "fêter" les 50 ans d’indépendance des anciennes colonies, notre Président avait convoqué les dictateurs mis en place, soutenus par le système de la Françafrique. C’est en effet la cellule Afrique de l’Elysée qui orchestre, depuis 50 ans leur maintien, leur soumission, y compris avec les services de mercenaires comme Bob Dénard pour maintenir les intérêts des groupes financiers dits français, ainsi que les éliminations des Sankara, Lumumba… Les photos de "famille" montrent les connivences entre ces "coquins" qui s’enrichissent sur le dos des peuples de façon éhontée et en font profiter leurs mentors avec les systèmes de commissions, rétro-commissions, compromissions… Ces relations occultes entre ces chefs d’état de ces anciennes colonies et la Gouvernance française permettent ainsi les financements de partis politiques au pouvoir et les enrichissements personnels scandaleux.

Billet du mercredi 23 février 2011

Janvier 2011 : Un tournant historique

 dans le monde

La révolution tunisienne restera une date historique, marquante : qu’un peuple opprimé, se lève massivement, pour exiger plus de libertés, des réformes économiques… et obtienne de chasser le dictateur, malgré un quasi soutien international est devenu un exemple, un espoir pour les autres peuples vivant dans des conditions d’oppression similaires. Le peuple égyptien a gagné, lui aussi, et chassé le despote qui semblait indéboulonnable.

En Algérie, au Yémen, au Bahreîn, en Lybie, au Maroc,… ces régimes se sentent ébranlés. Les manifestations souvent importantes, sauvagement réprimées ont poussé certains de leurs chefs d’états dictatoriaux à accorder des mesures économiques (souvent l’augmentation des fonctionnaires et tout particulièrement les policiers et les militaires afin de conserver un appui en espérant tenter de casser le mouvement populaire), des engagements pour lever les entraves aux libertés d’expression… Ces dictateurs sentent bien qu’ils n’ont, comme seule issue pour tenter de conserver le pouvoir, que de lâcher du lest. Ils sont pris au piège de perdre leur légitimité imposée par la force ou risquer d’être chassé.

Comme dans les pays d’Amérique Latine qui se sont libérés du joug impérialiste américain, il est bien prévisible que ces dictateurs, même s’ils son déchus, tenteront de trouver des mercenaires, des groupes de pressions pour tenter de déstabiliser les nouveaux systèmes mis en place. Faisons confiance aux peuples qui ont montré une très grande maturité, une détermination, une sagesse pour faire aboutir leurs revendications. Besson risque bien d’être écouté pour que la France de Sarkozy accorde généreusement l’asile politique aux soutiens de ces tyrans sanguinaires. Mais nul doute que ces exemples qui animent le Maghreb, les pays arabes, risquent aussi d’inspirer les autres peuples africains, et que la contagion ne gagne tout le continent, et peut-être même au delà.

Quel exemple de démocratie, où la voix du peuple a été entendue, pas comme en France où la représentation est truquée par des lois électorales dénaturant l’expression populaire. Et notre Sarkozy qui ne constatait aucun conflit social s’opposant à sa politique en début de mandat, qui n’a pas vu défiler assez de manifestants contestant la casse du droit à la retraite, ne risque-t-il pas d’être obligé demain, si le mouvement populaire s’amplifie, de reculer sous la pression déterminée de la rue ?

Billet du Jeudi 24 Février 2011

Une manifestation qui sera l’honneur du peuple français, solidaire des peuples en lutte

Quand le Collectif "Sortir du Colonialisme" regroupant plus de 70 organisations (associations, partis politiques, syndicats…) décidait l’organisation d’une manifestation ce samedi 26 février (1), il ne s’agissait que de dire non à la politique coloniale de la France. Les mots d’ordre étaient : "Non à la Guerre, Non au Racisme, Non à la xénophobie d’état". L’actualité a démontré au grand jour la conception de notre Ministre des affaires étrangères qui confond -à l’école du Président de la République et du Premier Ministre- affaires personnelles ou familiales et affaires d’état.

Quelle honte, quel Scandale que le gouvernement français soit resté si discret dans cette période, dans ses critiques envers les pratiques de ces dictateurs ! Il a cherché jusqu’au bout à soutenir afin qu’ils puissent rester en place avec leurs systèmes corrompus, générateurs de misère, d’oppression… La prise de position publique de hauts diplomates condamnant l’amateurisme, considérant que "La voix de la France a disparu dans le monde" est symptomatique de ce malaise. D’ailleurs, la diplomatie française est devenue tellement inconsistante, qu’il ne soit pas possible que la Ministre des Affaires Étrangères de la France se rende en Tunisie pour lier les futurs rapports avec la nouvelle équipe en place, et que l’Élysée soit contraint de dépêcher d’autres ministres pour cette tâche.

Cette manifestation, samedi, sera l’honneur du peuple français, solidaire des peuples en lutte. Elle sera l’occasion de fêter le départ des Ben Ali, Moubarak, espérons aussi Kadhafi, et de soutenir ces peuples meurtris par tant de répressions sanglantes : combien de victimes innocentes ?

Faisons pression pour que cette politique indigne de notre pays, basée sur la conception de la Françafrique" soit remisée au musée de l’histoire. Disons NON à cette politique étrangère de la France. Le licenciement de la Ministre des Affaires étrangères pour faute grave n’a que trop tardé.

(1) à 15 heures à Paris de la Place de la République au Ministère des Affaires Étrangères

Dernier billet du Vendredi 25 Février 2011

Le colonialisme a-t-il été positif ?

 NON, c’est un crime contre l’humanité.

La colonisation, sous prétexte d’apporter LA civilisation à des peuples considérés comme arriérés, parce que vivant sous une autre culture que celle d’occident, s’est faite sur une base profonde de racisme, de xénophobie. La principale différence avec l’esclavagisme est que le colon n’achetait plus les hommes, n’exerçait plus le droit de vie ou de mort, bien que souvent, les conditions de travail étaient telles, que la différence n’était pas si évidente : il suffit de revoir le film documentaire de René Vautier "Afrique 50" qui en fait la démonstration.

Le code de l’indigénat, définissait un droit d’infériorité, de sous citoyens des colonisés. Les révoltes étaient sévèrement réprimées. La scolarisation des "indigènes" n’a été que très limitée, et en fonction du besoin minimum pour être assez productif. Les routes ou voies de chemin de fer n’ont été construites que pour transporter les matières premières. Les indépendances n’ont pas été accordées par générosité d’âme, mais parce que les mouvements d’émancipation étaient tellement puissants qu’ils y auraient conduit de toutes façon. Un certain nombre de pays ont du mener des guerres (même si elles n’ont pas eu cette qualification, ou bien plus tard : Vietnam, Madagascar, Algérie, Cameroun… par exemple), générant de véritables massacres.

Que ce soit au Vietnam, ou en Algérie, les crimes contre l’humanité sont patents : les tortures, les viols, les exécutions sommaires (corvées de bois), les crevettes Bigeard, les villages rasés au napalm,… sont des réalités. Les essais nucléaires au Sahara, les défoliants au Vietnam (même si les américains ont ensuite terriblement accentué leur utilisation) continent encore aujourd’hui de générer des victimes. A Paris 2 crimes d’état ont été perpétrés sous la responsabilité du sinistre Papon : 17 octobre 1961 et 8 février 1962. Tous ces crimes n’ont toujours pas été reconnus par l’Etat Français, ni condamnés. Aujourd’hui, la voix de la France serait plus crédible, et entendue, si elle avait fait cette démarche, et enfin, nos leçons de démocratie de Droits de l’Homme auraient enfin un sens.

Pourquoi ne pas retenir, l’idée d’une journée de mémoire du colonialisme, comme cela s’est fait pour l’esclavage en 2006 ?

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1 Message

·         21 février 17:32, par ARGELES

Merci Henri pour ce billet qui nous appelle à la vigilance accrue contre les retours du passé.
Sais-tu que l’U.N.C. (Union des Anciens Combattants), association d’extrême droite et qui n’a jamais accepté la "perte" de l’Algérie Française, est invitée dans nombre d’écoles primaires françaises et intervient à sa façon sur la guerre d’Algérie et la glorification de l’OAS… dans le cadre des cours d’instruction civique…
On se demande comment les enseignants, et les Maries, acceptent ou proposent de telles interventions. Rien que proches de mon domicile, les écoles de BIVIERS et de MONTBONOT (Isère) agissent ainsi…et les communiqués de presse de l’UNC se glorifient de la qualité de l’accueil reçu dans nombre d’autres écoles !

·         Au sujet du projet de loi algérienne voulant criminaliser le colonialisme 21 février 17:57, par ARGELES

J’approuve totalement cette analyse.
Après avoir passé 2 ans de service militaire en Kabylie en unité opérationnelle (1959-1961) je suis reparti, avec mon épouse, comme coopérants à Oran (1970-1975).
Je ne dirai jamais assez combien nous avons apprécié la qualité de l’accueil des responsables locaux algériens, de la population, mais aussi de tous nos collègues algériens, professeurs d’Université, enseignants, premiers psychologues etc…
Sur ces bases d’amitié réciproque, la France aurait dû pouvoir conclure un traité d’amitié avec l’Algérie, reconnaître tous les aspects négatifs de la colonisation et engager des échanges culturels et professionnels entre nos deux pays..
Cela aurait peut-être évité que l’Algérie se détourne petit à petit de la volonté démocratique du peuple algérien qui a été la très lourde victime de la guerre de colonisation.
Aujourd’hui, la situation apparaît très grave : même si cela est du ressort exclusif des algériens, on ne peut que regretter que le pouvoir réel soit exercé par l’Armée et que le peuple algérien soit tenu à l’écart des revenus et richesses économiques du pays. De même que les prémices de démocratie que nous observions encore en 1974 aient été réduits à néant.
Nous pensons souvent à tous nos collègues, à tous les étudiants que nous avons contribué à former…et nous nous inquiétons beaucoup sur leur sort aujourd’hui….

 

 

 

 

 

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