« La FNACA n'est ni politique, ni religieuse. On laisse ses idées à la porte. » Les origines de la FNACA : « Les premiers anciens d'Algérie ont été refusés par l'UNC parce que c'était du maintien de l'ordre, pas une guerre. J.J. Servan-Schreiber a alors créé «A.A.» devenue FNACA.
Le décès de David Servan- Schreiber
Le clinicien, neuropyschiatre et essayiste David Servan-Schreiber est mort ce dimanche 24 juillet. il est mort en soirée, aux alentours de 22h, à l'hôpital des Hautes falaises, à Fécamp, en France.
Il a succombé à une tumeur au cerveau, conséquence d'une rechute de son cancer.
Rescapé depuis vingt ans de cette tumeur au cerveau, il avait écrit comment lutter "à sa manière". Il avait 50 ans.
Son dernier livre, qui racontait sa mort future, est actuellement en librairie.
D'accord ou pas avec ses traitements, il laissera la trace d'un homme qui a combattu le crabe avec sourire et soif de science.
Ses livres se sont vendus à plusieurs millions d'exemplaires. "Guérir" a dépassé 1,3 million d'exemplaires vendus, traduit dans 28 langues. "Anticancer" dépasse les deux millions. Il a été traduit dans 40 langues.
Il est le fils aîné de Jean-Jacques Servan-Schreiber et de Sabine Becq de Fouquières.
L'homme souhaite que son décès ne nuise pas à son travail, à ses écrits. Il aura consacré la moitié de sa vie à combattre le crabe. Il était élégant.
Lettre de Jacques de Bollardière
à Jean-Jacques Servan-Schreiber
Jacques de Bollardière est le seul officier supérieur à avoir condamné ouvertement la pratique de la torture pendant la guerre d’Algérie.
En 1957, Jacques de Bollardière tente par tous les moyens de dénoncer "certains procédés" en vigueur dans la recherche du renseignement. Sa prise de position publique lui vaut une sanction de soixante jours d’arrêt ... En mars 1957, il demande à être relevé de son commandement en Algérie.
Au même moment, Jean-Jacques Servan-Schreiber, redevenu directeur de l’Express, est inculpé d’atteinte au moral de l’armée pour avoir publié plusieurs articles relatant son expérience algérienne et dénonçant l’attitude du gouvernement français. Il demande alors à son ancien chef, de Bollardière, de lui écrire une lettre de soutien ; celle-ci parut dans l’Express du 29 mars 1957 :
Le 21 mars 1957
Mon cher Servan-Schreiber,
Vous me demandez si j’estime que les articles publiés dans « L’Express », sous votre signature, sont de nature à porter atteinte au moral de l’Armée et à la déshonorer aux yeux de l’opinion publique.
Vous avez servi pendant six mois sous mes ordres en Algérie avec un souci évident de nous aider à dégager, par une vue sincère et objective des réalités, des règles d’action à la fois efficaces et dignes de notre Pays et de son Armée.
Je pense qu’il était hautement souhaitable qu’après avoir vécu notre action et partagé nos efforts, vous fassiez votre métier de journaliste en soulignant à l’opinion publique les aspects dramatiques de la guerre révolutionnaire à laquelle nous faisons face, et l’effroyable danger qu’il y aurait pour nous à perdre de vue, sous le prétexte fallacieux de l’efficacité immédiate, les valeurs morales qui seules ont fait jusqu’à maintenant la grandeur de notre civilisation et de notre Armée.
Je vous envoie l’assurance de mon estime ...
Jacques de Bollardière