Benjamin Stora © DR
C'est un historien militant, l'un des premiers à s'intéresser à l'Algérie contemporaine au début des années 80. Toute sa vie, il s'est engagé pour que la France reconnaisse les exactions commises dans ses anciennes colonies.
Prenons la date très symbolique du 8 mai 1945. Benjamin Stora œuvre pour que ce jour-là, on ne commémore pas seulement la fin de la seconde guerre mondiale, mais pour que les Français se souviennent aussi des massacres de Sétif dans le Constantinois, répression sanglante par les troupes coloniales françaises des premières manifestations nationalistes en Algérie.
Ses travaux et son engagement feront entrer certaines dates emblématiques de l'histoire coloniale dans les manuels scolaires. Une manière pour lui de rendre justice aux populations immigrées en France, issues des anciennes colonies, la reconnaissance de leur histoire est vitale dans la construction de leur identité.
En 2005, Benjamin Stora fait campagne contre la loi votée au parlement qui reconnaît "les apports de la mission civilisatrice en Algérie coloniale".
Auteur d'une trentaine d'ouvrages et professeur à l'Université, ses écrits et ses prises de position ont contribué à la réconciliation des mémoires, des deux côtés de la Méditerranée.
Benjamin Stora est né le 2 décembre 1950 dans une famille juive algérienne à Constantine. A la fin de la guerre d'Algérie, ses parents décident de quitter leur pays pour émigrer en France.
En 1983, vingt ans après avoir quitté son pays natal, Benjamin Stora retrouve l'Algérie où il se rend pour son travail d'historien.
Dans les années 70, Benjamin Stora s'intéresse à l'histoire révolutionnaire algérienne. C'est le début de sa vocation d'historien spécialiste de l'Algérie et des guerres coloniales.
© Albin Michel
Benjamin Stora vient d'achever la conception d'une encyclopédie qui retrace l'histoire des relations entre Juifs et Musulmans des origines à nos jours et qui paraît chez Albin Michel le 2 octobre prochain.
Rappel historique des massacres répressifs à Sétif en mai 1945 par France2 :
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