Cet article a été mis à jour
le 29/09/2013
De nombreuses communes ont choisi de commémorer cette journée, conformément au texte de loi. Les préfets ont ainsi demandé aux maires de hisser le drapeau français sur les bâtiments publics.
A Sète, plusieurs centaines de personnes ont commémoré le 19 mars 1962, date du cessez-le-feu en Algérie. Opposé à cette journée du souvenir, le maire de la ville était absent.
La FNACA (Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, au Maroc et en Tunisie) appelle de son côté dans un communiqué à respecter cette journée "dans le respect de toutes les mémoires, avec un esprit de tolérance, en regardant l'histoire avec lucidité" et à puiser "dans les leçons du passé".
La FNACA a commémoré la journée au mémorial départemental de Port-Vendres (Pyrénées-Orientales) et au monument aux morts de Perpignan.
http://www.midilibre.fr/2013/03/19/guerre-d-algerie-a-sete-un-ancien-appele-se-souvient,662665.php
Guerre d'Algérie : à Sète, un ancien appelé se souvient
Au moins 500 personnes ont participé à la Journée nationale
du souvenir. (V. ANDORRA)
Ce mardi matin, au moins 500 personnes venues de tout le département ont participé à la Journée nationale du souvenir à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie, des combats de Tunisie et du Maroc.
Une cérémonie brève mais émouvante au Mémorial départemental situé promenade Maréchal-Leclerc, à Sète, face à la mer, qui a réuni Français d'Algérie et anciens appelés du contingent. Raphaël est de ceux-là, il fut appelé en juillet 1956...
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A Toulouse
Commémoration de la guerre d'Algérie :
Kader Arif appelle à l'apaisement
Près de 500 personnes, selon la police, ont commémoré mardi à Toulouse le cessez-le-feu de la guerre d'Algérie autour du ministre chargé des Anciens combattants, Kader Arif, qui a souhaité que la France puisse "trouver une mémoire apaisée".
La sonnerie aux morts a retenti à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie, mais aussi des combats en Tunisie et au Maroc, devant le monument aux morts de la ville où le ministre a déposé une gerbe.
Interrogé par la presse sur la polémique au sujet du choix du 19 mars pour commémorer la fin de la guerre d'Algérie, Kader Arif a exprimé devant la presse son "souci de cohésion nationale", et son souhait que "l'on puisse transmettre à nos enfants (...) des relations apaisées, entre Français d'abord, et entre Français et Algériens".
"Des choses se sont passées" après le 19 mars, comme le soulignent les critiques du choix de cette date, mais la date a été retenue après un débat au Parlement où ont été "évoquées des choses douloureuses", a-t-il remarqué.
De nombreux anciens combattants de la guerre d'Algérie, portant des drapeaux, participaient à la cérémonie et se félicitaient qu'une date ait été reconnue pour commémorer la fin de ce conflit.
"Je pense que c'est normal, mais on a mis du temps" à le faire, a noté Guy Bertin, qui a servi 24 mois en Algérie.
Pour Robert Paul (30 mois de service en Algérie), la date est bien choisie : "Toutes les guerres, ça a été pareil. Il y a toujours eu des règlements de comptes après le cessez-le-feu, qui n'ont rien à voir avec le conflit".
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Au cimetière de Béziers, une stèle controversée rend hommage aux condamnés à mort de l'OAS
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Le geste honteux et répréhensible du maire de Perpignan
20 secondes d'infamie
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http://www.la-clau.net/info/8053/le-maire-de-perpignan-isole-pour-le-19-mars-2013-8053
Rares soutiens électifs au boycott de la date
du cessez-le-feu en Algérie
Le maire de Perpignan, isolé pour le 19 Mars 2013
La première commémoration du 19 mars 1962, en souvenir du cessez-le-feu en Algérie négocié lors des Accords d'Evian, n'a pas été suivie par la mairie de Perpignan. Le maire, fermement convaincu mais isolé dans sa démarche, a placé en berne le drapeau tricolore, contrairement à la recommandation de l'Etat, qui prônait un pavoisonnement général.
Comme annoncé dès le 12 mars, le maire UMP de Perpignan, Jean-Paul Pujol, est allé jusqu'au bout de sa démarche, le 19 mars 2013, en manifestant son "insoumission" au pavoisement de l'hôtel de Ville. Sur recommandation de l'Etat, les communes du territoire français étaient invités à signifier publiquement leur assentiment quant à la date du 19 mars 1962 en guise de fin du conflit franco-algérien. Mais cette option idéologique choisie par le Parti Socialiste, soucieux d'une réparation historique envers l'Algérie, est réprouvée par de larges franges parmi les associations de culture pied-noir.
Six élus entourent le maire
Cette cérémonie perpignanaise de refus de la "Journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc", instituée par une loi votée en décembre, s'est notamment déroulée en présence des conseillers municipaux et adjoints Jean-Paul Alduy, président de l'Agglomération Perpignan Méditerranée, Fatima Dahine, Maurice Halimi, Pierre Parrat et Marcel Zidani. Ce boycott, également observé à Nice, a offert au maire une exposition médiatique nationale, jusqu'en Algérie. Ce positionnement intéressant dans le cadre d'une stratégie électorale, malgré un isolement certain, s'est illustré par la rareté des élus présents à ses côtés.
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Jean Vila maire de Cabestany, conseiller général des P-O et vice-président de l’Agglo de Perpignan (PMCA) a adressé (le 19 mars 2013) la lettre ouverte suivante à Jean-Marc Pujol, maire de Perpignan…
Monsieur Jean-Marc PUJOL
Maire de Perpignan
Hôtel de Ville – Place de la Loge
66000 PERPIGNAN
Cabestany, le 19 mars 2013
Monsieur le Maire,
Lorsque vous recevrez cette lettre, la journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc aura eu lieu, avec le succès que mérite cette date.
Votre lettre du 4 mars est une insulte à l’Histoire, elle n’est pas digne du Maire de Perpignan qui est censé représenter l’ensemble des habitants et habitantes de votre ville.
Le cessez-le-feu du 19 mars 1962 marque bien l’arrêt officiel de cette guerre. Il constitue un enjeu pour la mémoire française qui, désormais, n’identifie plus que cette date et celle de la Toussaint sanglante, le 1er novembre 1954.
Le 19 mars 1962, victoire de la paix gagnée en France par tous ceux qui ont lutté contre la colonisation et le racisme, pour la fraternité entre les peuples, contre les coups d’Etat contre la République. Honneur aux soldats du contingent qui n’ont pas craint de refuser les ordres putchistes de leurs chefs militaires.
Ceux-là mêmes qui furent à la tête de l’O.A.S. ; et qui n’hésitèrent pas à tirer, à tuer des soldats du contingent.
La paix en Algérie a fait beaucoup d’heureux, le peuple algérien bien sûr, en Algérie mais aussi en France.
N’oublions pas le 17 octobre à Paris où vingt mille d’entre eux manifestaient pacifiquement contre le couvre-feu qui leur était imposé, étaient réprimés sauvagement par la police du Préfet PAPON. Des morts par centaines, des blessés par milliers et 12000 arrestations.
Le 19 mars 1962, heureuses les familles des soldats, et une grande majorité du peuple français, de tous ceux qui ont combattu pour la paix en Algérie.
Le 19 mars 1962, il fallait être appelé en Algérie pour comprendre leur grand bonheur. J’y étais. J’ai vécu ces moments intenses, comme j’ai vécu l’épreuve de l’O.A.S. et la journée sanglante du 5 juillet 1962 à Oran, où mon bataillon (35RI) était basé.
Le 19 mars, c’est aussi se rappeler du 8 février 1962 quand le peuple parisien protestant contre les attentats O.A.S. fut victime de la police de PAPON et des commandos O.A.S. faisant 9 morts et des centaines de blessés au métro Charonne.
Ces mêmes commandos qui attentèrent à la vie du Général de Gaulle (Petit Clamart).
Oui, le 19 mars est la date qui s’impose à l’Histoire, une des dates les plus importantes de notre Histoire contemporaine, car depuis le 19 mars, la France n’a plus été en guerre avec aucun autre pays.
En 2002, sur tous les bancs de la majorité à l’Assemblée nationale, mais aussi d’une façon responsable d’une partie de l’opposition, les interventions furent d’un haut niveau de responsabilité pour approuver le texte soumis aux parlementaires, sauf quelques nostalgiques de l’Algérie française et de la colonisation, d’un passé révolu, ont tenu des propos semblables aux vôtres.
Des propos que l’on entend trop souvent devant nos monuments aux morts à l’occasion du 19 mars, où quelques détracteurs fossilisés dans les rancoeurs du passé ne savent même plus respecter une minute de silence.
Vous vouliez, et peut-être l’avez-vous fait, mettre en berne, dans votre mairie, le drapeau de la France pour tous ceux qui sont morts après le 19 mars 1962.
Vous oubliez toutes les autres victimes civiles avant le 19 mars, des centaines de milliers d’Algériens, les militaires, 30000 pour la majorité, des appelés du contingent et leurs 300000 blessés.
Pendant 7 ans, c’est une moyenne de 10 morts par jour, rapatriés très discrètement, sans trop de commentaire, dont les noms figurent aujourd’hui sur nos monuments aux morts.
Quel contraste avec nos morts au combat en Irak, Afghanistan ou au Mali qui ont tous les honneurs de l’Etat. Ces morts, comme ceux d’Algérie, sont des morts en trop.
C’est le résultat des guerres qu’il faut à tout prix éviter.
Si, après le cessez-le-feu, il nous faut déplorer des morts que nous ne saurions oublier, si nous condamnons les drames qui incombent alors, pour une bonne part, à l’O.A.S. ou au F.L.N., la majorité des soldats du contingent n’est pas concernée.
Nous savons que d’abominables règlements de compte eurent lieu après le cessez-le-feu officiel. Mais il va de soi que nous unissons les victimes dans le même hommage, en particulier ces harkis, persécutés non seulement au lendemain du cessez-le-feu, mais dans les mois qui ont suivi l’indépendance de l’Algérie.
Nous ne pouvons oublier les « pieds-noirs », nés « là-bas » revenus vers la terre de leurs aïeux qui vivront toujours l’arrachement à leur « terre natale », victimes d’une Histoire faite de trop de sang versé, d’oppression, d’exploitations, de mépris et de haine.
Si aujourd’hui, les « pieds-noirs », les harkis ont, avec raison, des griefs contre les gouvernements successifs qui n’ont pas tenu leurs promesses, les anciens combattants d’Algérie ont, eux aussi, des raisons d’être mécontents, pour des engagements non respectés.
Du référendum du Général de Gaulle où 90.7 % des Françaises et des Français approuvaient la fin de la guerre d’Algérie, aux 26000 communes et 50 conseils généraux qui ont adopté un vœu pour commémorer cette date anniversaire, au dernier sondage I.F.O.P. réalisé après le débat à l’Assemblée nationale où 69 % des Français approuvent le vote de l’Assemblée nationale, un large consensus est de fait exprimé.
Aujourd’hui, je me félicite que cette journée soit celle du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires, et de la célébrer officiellement en présence des autorités. Dans de nombreux départements, les parlementaires de votre sensibilité politique assistent aux cérémonies.
La date du 19 mars appartient à notre peuple, à son Histoire, à tous ceux qui sont épris de paix. Que cela vous plaise ou pas !
Dans ces circonstances, je me dispense de toute formule de politesse.
Jean VILA
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Dans le département - Hors-la-loi
Jean-Marc Pujol. Le maire de Perpignan a refusé d’appliquer la loi qui a fait du 19 mars « La journée nationale du souvenir à la mémoire des victimes de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc ».
Le 8 novembre 2012, le Sénat adoptait le 19 mars, jour anniversaire du cessez-le-feu en 1962 de la guerre d’Algérie, comme « journée nationale du souvenir à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc ».
Le 29 novembre, le Conseil constitutionnel, saisi par les sénateurs de droite, jugeait cette proposition conforme à la Constitution. La loi était finalement promulguée le 6 décembre 2012.
Dès lors, comme toutes les autres lois, les maires sont chargés de son application, fût-elle contraire à leurs convictions. Mais, Jean-Marc Pujol n’en a eu cure. Non content de refuser le pavoisement des bâtiments publics, comme l’exige la loi, il a fait mettre en berne le drapeau national de la mairie.
Trois personnalités réagissent
Jacky Mallea, membre du bureau national de l’« Association des pieds-noirs progressistes »
« J-M Pujol en tant que maire devait se plier aux règles de la République. Lorsqu’on est élu et qu’on reçoit une directive nationale, on doit l’appliquer. Et puis surtout, mettre le drapeau en berne, c’est cracher à la figure de tous ceux qui ont perdu la vie en Algérie, de tous ceux qui y ont combattu et pour qui la fin de la guerre était une délivrance. Ce 19 mars 1962 est une date historique. Alors, c’est vrai qu’ensuite il y a eu des exactions par la faute d’éléments incontrôlés des deux côtés. Mais surtout, il y a la responsabilité de l’OAS. S’il y a eu le 26 mars, rue d’Isly, à Alger, une fusillade meurtrière au cours de laquelle des Français d’Algérie ont perdu la vie, c’est parce que l’OAS, qui ne voulait pas du cessez-le-feu, les avait envoyés délibérément dans un véritable traquenard. Et pour les événements dramatiques d’Oran en juillet 1962, à l’origine, il y avait les exactions commises après le 19 mars par l’OAS contre la population algérienne. Dans la région de Guelma dont je suis originaire, il n’y a rien eu de tel, car l’OAS était quasiment absente. »
Nicole Gaspon, conseillère municipale de Perpignan
"Je suis choquée par les déclarations de J-M Pujol, décidément toujours sur les positions de la droite la plus rétrograde. Et le drapeau en berne ! Une minable provocation. De quoi porte-t-il le deuil ? De l’Algérie française ? Cette date du 19 mars marque la fin d’un conflit douloureux, qui a fait beaucoup de morts des deux côtés, dont des appelés qui n’avaient rien demandé. C’est désormais une date symbolique, qui s’inscrit dans l’histoire. Il y a eu la perte de tous les empires coloniaux, la décolonisation est un grand mouvement historique. Cinquante ans après, le maire de Perpignan est dans le déni, il veut confisquer l’histoire à des fins partisanes. Alors qu’aujourd’hui il faut se tourner vers l’avenir, tisser des relations avec les peuples de l’autre côté de la Méditerranée. De plus, beaucoup de Perpignanais sont d’origine algérienne, le maire leur adresse un message de rejet. Il divise les habitants de la ville. Il s’est proclamé candidat aux futures municipales. Est-ce ainsi qu’il entend préparer l’avenir ?"
Philippe Galano, pied-noir
Conseiller régional Languedoc-Roussillon
"Je suis pied-noir et issu d’une famille pieds-noirs et ouvrière sur trois générations. Comme il est difficile de rester serein et calme quand on observe ce qui se passe dans ce pays. La décision de ces maires qui refusent de célébrer le 19 mars, c’est cautionner les positions extrémistes, racistes, islamophobes de l’extrême droite qui tendent à réhabiliter les actes barbares et meurtriers de l’OAS. Oui, il y a eu amnistie, mais non, il ne peut pas y avoir réhabilitation de leurs actes. L’instrumentalisation qu’ils en font n’est guère reluisante et continue d’alimenter les haines et les souffrances d’une période française peu glorieuse. Face à ce que nous vivons aujourd’hui, les paroles du rappeur Kery James résonnent de sens : « A tous ces racistes à la tolérance hypocrite qui ont bâti leur nation sur le sang, maintenant s’érigent en donneurs de leçons. Pilleurs de richesses, tueurs d’africains, colonisateurs, tortionnaires d’algériens. Ce passé colonial, c’est le vôtre. C’est vous qui avez choisi de lier votre histoire à la nôtre. Maintenant vous devez assumer …» (Lettre à la République)."