Dany Thiery (au centre, barbe blanche) est venu en dédicace
à l'Office de tourisme de Chauny
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CHAUNY - Chaunois de cœur, Dany Thiery est venu à l’office de tourisme présenter Louisa. Un témoignage romancé sur la guerre d’Algérie.
Certains Chaunois l'ont sûrement connu sur les bancs du lycée Jean-Macé lorsqu'il était professeur de technologie et de dessin industriel. D'autres ont dû le côtoyer à la mairie ou au sein du mouvement des auberges de jeunesse de Chauny. Egalement artiste à ses heures perdues, Dany Thiery est désormais connu pour être l'auteur d'un opuscule d'une quarantaine de pages, intitulé Louisa.
Imprimé en caractères manuscrits, son ouvrage est issu des textes de son propre journal retraçant les événements qu'il a vécus en Algérie dans les années 1960. Il a été appelé sur le terrain pour effectuer son service militaire en tant qu'infirmier. « J'ai eu envie de raconter cette période de ma vie car lorsque j'ai été appelé c'était l'année de mes 20 ans, confie-t-il, et là-bas, j'ai vécu une histoire extraordinaire ». Celle de Louisa.
Mélange de réel et de fiction
« Cette histoire est romancée mais les personnages et la majeure partie des faits sont réels », précise Dany Thiery. Entre le quotidien des soldats et les scènes d'embuscades, il raconte le sauvetage d'une petite kabyle atteinte de la tuberculose. Une aventure qu'il a vécue avec un neurochirurgien russe, chef de clinique à Montpellier, devenu son ami.
« La jeune fille avait été repérée par un instituteur d'une école de Bouira, elle toussait et crachait du sang. Nous avons fait des pieds et des mains pour l'envoyer en France. Nous avons réussi à la transférer à Montpellier pour qu'elle soit soignée et nous l'avons sauvée. »
L'écrivain brosse en outre un bref portrait des Kabyles et de leur culture, « différente de celle des Arabes ». Un témoignage émouvant, « sans pathos ni victimisation, qui ne laisse pas indifférent », comme l'indique son ami Jacques Piraux, ancien directeur du Démocrate de l'Aisne. Un récit rare sur une période douloureuse, peu évoquée par ceux qu'ils l'ont vécu. « La guerre d'Algérie, on en parle le 19 mars et c'est tout, remarque Dany Thiery. Bien sûr, on en parle entre nous. Mais en tant qu'appelés, on n'est pas très fiers car on ne défendait pas vraiment notre patrie mais des intérêts coloniaux… »
L'exemplaire vendu 4 €, l'argent récolté en surplus sera reversé par l'auteur à une association.
Giulia DE MEULEMEESTER