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http://www.corsematin.com/article/bastia/le-cahier-de-doleances-adresse-au-ministre-des-anciens-combattants.787295.html

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Kader Arif, ministre délégué aux anciens combattants : « Le travail de mémoire est difficile. Il reste beaucoup à accomplir ».Gérard Baldocchi

 

Invité en clôture du congrès de la FNACA qui s’est tenu à Bastia, Kader Arif a tenté de rassurer les anciens d’Algérie toujours dans l’attente de la reconnaissance officielle de leurs droits matériels et moraux.

Durant trois jours, le théâtre municipal de Bastia n'a pas désempli. La fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie a rassemblé plus d'un millier de personnes pour son congrès bisannuel. En 2010, c'est la ville de Dijon qui avait reçu la manifestation.

Pour la clôture de l'événement, le ministre délégué Kader Arif n'a pas refusé l'invitation.

L'émotion demeure toujours vive et la reconnaissance insuffisante aux yeux de la troisième génération du feu. Ces attentes omniprésentes se sont d'ailleurs exprimées au cours des débats et des travaux en commission réalisés ces derniers jours.

Dans un théâtre comble, après les allocutions des élus locaux(1), plusieurs parlementaires invités par le président Guy Darmanin de la Fnaca se sont exprimés à la tribune.

« Une guerre sans nom une guerre sans date »

L'éloquence d'Alain Neri, sénateur du Puy-de-Dôme, a porté la parole et résumé la pensée de bon nombre d'auditeurs : « Commémorer la guerre d'Algérie le 5 décembre n'est qu'une pure aberration. La seule date du souvenir est celle du 19 mars, jour du cessez-le-feu. Il s'agit de la plus ancienne revendication du monde combattant. Il faut rétablir la vérité, réécrire cette page de l'Histoire. L'Algérie a été longtemps une guerre sans nom, elle ne doit pas rester une guerre sans date ».

Alain Néri est, avec d'autres, à l'origine d'une proposition de loi en ce sens examinée par l'assemblée nationale en… 2002 et qui viendra sur les bancs du sénat seulement le 25 octobre prochain. Questionné sur le sujet, le ministre délégué aux anciens combattants n'a pas désiré s'investir dans le débat : « Un processus est engagé, et je laisse progresser le travail qui est lancé. Je m'exprimerai à l'issue du vote. Je sais ce que cela représente pour les anciens d'Algérie ».

Invité à la tribune par le président Guy Darmanin, Kader Arif s'est expliqué ensuite sur le budget de son ministère, présenté en conseil des ministres fin septembre : « C'est un budget en baisse par rapport à l'année dernière dans le contexte économique que nous connaissons. Il s'élèvera à 73 millions d'euros ce qui représente une légère diminution de 2,4 % alors que la baisse initiale était de l'ordre de 4 %. Les anciens combattants ne sont pas des citoyens comme les autres, et la politique qui est menée en leur faveur doit rester une priorité ».

Un projet de loi de finances 2013 qui sera examiné à l'Assemblée nationale début novembre. Puis Kader Arif a évoqué les sujets relatifs à la retraite, aux aides destinées au conjoint survivant et aux conditions d'attributions de la carte du combattant. « J'ai demandé à mon administration de se pencher sur le dossier et je promets qu'elle sera une priorité inscrite au budget 2014 ».

Défilé en musique sur le boulevard Paoli

Le congrès s'est ainsi terminé par de chaleureux applaudissements adressés au représentant du gouvernement, peu avant midi. Kader Arif a indiqué qu'il prenait très à cœur la mission que lui avait confiée le Premier ministre Jean-Marc Ayrault : « Je m'étais engagé à assister au congrès de la FNACA et c'est tout naturellement que je me suis rendu à Bastia. Je souhaitais exprimer aux anciens d'Algérie mes priorités et la méthode qui est la mienne, basée sur la concertation et le dialogue. Je ne reste pas sourd à ceux qui veulent raconter leur histoire. J'ai aussi dit que je regrettais que la question des Harkis n'ait pas été abordée. Le travail de mémoire est difficile, et je suis conscient de tout ce qu'il reste à accomplir ».

À la sortie du théâtre municipal, un cortège s'est formé, au son solennel de la fanfare de la lyre ajaccienne, grognards et porte-drapeaux en tête.

Lentement mais sûrement, anciens combattants aux côtés des élus locaux et du ministre ont défilé le long du boulevard Paoli pour rejoindre la place Saint-Nicolas où plusieurs gerbes ont été déposées devant le monument aux morts.

 

* Émile Zuccarelli, maire de Bastia, Pierre Louis Nicolaï conseiller général, Paul Giacobbi président du conseil exécutif.

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