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 MONUMENT-N-D.-AFRIQUE-THEOULE-SUR-MER-18-03-2007-ND.jpg

Il est légitime que les familles honorent leurs morts, que des lieux soient créés où elles puissent se retrouver pour évoquer le souvenir de celles et ceux qui les ont quittées.

Mais il est inadmissible que ces lieux soient détournés de leur finalité et utilisés pour glorifier l’action de ceux qui dans le passé ont pris des armes contre la République pour tenter de la renverser. C’est un devoir pour tout élu de respecter cette règle, et pour les autorités de la faire respecter.

Il est déplorable que des élus participent à des hommages rendus aux quatre fusillés de l’OAS et que les monuments prévus à cet effet se multiplient à Toulon, Marignane, Perpignan, Béziers, Aix-en- Provence, etc. Une cérémonie qui s’est déroulée récemment à Théoule-sur-Mer (Alpes maritimes) illustre cette dérive : Christian Estrosi, député maire de Nice, a participé à l’inauguration officielle d’un mémorial dédié à Notre-Dame d’Afrique qui glorifie la mémoire des « cent deux combattants de l’OAS morts au combat » – un combat qu’ils menaient contre la France !

LDH Toulon

 

http://ldh-toulon.net/le-memorial-de-Theoule.html

sligne.1013

De son côté, Jean-François Gavoury reste dans l’attente d’une réponse à la correspondance qu’il a adressée le 2 mai au député-maire de Nice Christian Estrosi : 

Monsieur,
Il y a des limites à l’indécence.
En avril 2011, vous avez célébré le cinquantième anniversaire du putsch des généraux félons en Algérie et vous êtes prosterné devant une stèle honteusement érigée, sur l’espace public niçois, à la gloire d’un lieutenant déserteur, Roger Degueldre, tueur en série raciste et républicophobe.
En mars 2013, vous avez fait voter des subventions au profit d’associations d’anciens activistes de l’OAS.
Et ce 1er mai 2014, vous rendez compte, sur votre blog, de votre participation, en tant que parrain, au baptême d’un mémorial de l’OAS qui avait déjà été consacré le 1er novembre 2002 et dont la première pierre avait été posée douze ans plus tôt par le fasciste assumé Joseph Ortiz.
Vous n’ignorez pas, pour les avoir nécessairement vues, que ce site de pratiques sectaires, largement inspiré du Mandarom de Castellane et voué quant à lui au culte de l’Empire colonial français, comporte des plaques commémoratives aux noms d’Albert Dovecar, Claude Piegts et Roger Degueldre, arrêtés, jugés et passés par les armes à la suite de leur participation à l’assassinat du commissaire central d’Alger, mon père, le 31 mai 1961.
Vous savez ne risquer aucune poursuite du chef d’apologie du terrorisme en raison de cette immunité parlementaire qui autorise ces condamnables pratiques dont vous êtes coutumier.
Votre lâcheté n’est pas sans évoquer - d’une certaine manière et à mes yeux en tout cas - celle qui a caractérisé les milliers de crimes et attentats commis au nom de l’Algérie française.
À défaut de pouvoir agir en sorte que vous ayez à répondre pénalement de vos actes et déclarations, je dispose au moins de la faculté de vous exprimer mon indignation mêlée d'écœurement.
Je vous salue, Monsieur, mais sans respect ni considération.
Jean-François Gavoury

 sligne.1013

Voici ce qu’on pouvait lire sur le blog de Christian Estrosi, à la date du 1er mai 2014 : http://www.christian-estrosi.com/ar... 

Inauguration du Mémorial de Notre-Dame d’Afrique

Christian Estrosi, député-maire de Nice, président de la métropole Nice Côte d’Azur, a inauguré le Mémorial de Notre-Dame d’Afrique à Théoule-sur-Mer, en présence de Georges Botella, Maire de Théoule-sur-Mer, Vice-président de la communauté d’agglomération des Pays de Lérins, Agnès Rampal, Adjoint au Maire de Nice, et Claude Rochette, Président de l’Association Notre Dame d’Afrique… etc... La suite en cliquant sur le lien ci-dessus.

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Une première inauguration a eu lieu en 2002. Marie-Monique Robin y assistait, son témoignage constitue le début de son livre Escadrons de la mort, l’école française  :

De la colline de Théoule, sur la Côte d’Azur, on n’aperçoit d’abord que la mer, étrangement bleue en ce jour de Toussaint 2002. Puis, en dévalant le chemin rocailleux de l’arrière-pays cannois, on ne voit qu’elle, bras tendus vers la Méditerranée et couronne sur la tête, qui, du haut de ses douze mètres, balaie de son regard d’acier la foule agglutinée à ses pieds : anciens légionnaires, coiffés de leurs bérets verts et bérets rouges des parachutistes coloniaux, brandissant drapeaux tricolores et croix de Lorraine ; pieds- noirs venus de France et d’Espagne ; militaires déchus après la tentative avortée du putsch d’Alger de 1961 ; ex-membres de l’OAS, l’Organisation de l’armée secrète, qui s’était opposée par les armes à l’indépendance algérienne ; militants du Front national, représenté par Marie-France Stirbois ; et jeunesse musclée d’extrême droite, qui se presse, toute de noir vêtue, autour des organisateurs de la « cérémonie du souvenir ».

« Quarante ans après », les nostalgiques les plus virulents de l’Algérie française sont réunis au grand complet pour inaugurer une réplique monumentale de Notre-Dame d’Afrique.

Marie-Monique Robin 

Ce monument a été le cadre de rassemblements qui se déroulaient début mai ou début novembre, et, 12 ans plus tard, une inauguration “officielle” s’est déroulée en présence de Christian Estrosi et d’un millier de personnes, le 1er mai 2014.

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Mais ce mémorial a une signification que l’on ne peut passer sous silence. Redonnons la parole à Marie-Monique Robin :

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 Les plaques des 4 fusillés de l’OAS

Réalisée par le sculpteur Fortuné Évangéliste, la statue est le « fruit d’un long combat », m’explique, pince-sans-rire, Jean-François Collin, le président de l’« Association amicale pour la défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus politiques de l’Algérie française » (ADIMAD). Créée en 1968, à l’initiative du général Salan, qui fut le chef des troupes françaises pendant la guerre d’Algérie, avant de devenir celui de l’OAS, l’ADIMAD poursuit deux objectifs, clairement stipulés dans ses statuts : « Défendre la mémoire des combattants de l’Algérie française assassinés par le pouvoir gaulliste », et « entretenir le mémorial de ceux qui sont tombés pour l’Algérie française ».

C’est précisément pour inaugurer ce « mémorial », situé au pied de la Vierge noire de Théoule, que Jean-François Collin a organisé ce rassemblement. Un mausolée en bonne et due forme, constitué de plaques où sont gravés les noms des « cent deux combattants de l’OAS morts au combat ». Parmi eux : Roger Degueldre, le chef des « commandos Delta », le bras armé de l’OAS, spécialiste des plasticages et des assassinats aveugles, ou Jean-Marie Bastien-Thiry, l’auteur principal de l’attentat manqué contre le général De Gaulle, tous les deux fusillés au fort d’Ivry, le premier en 1962, le second en 1963.

Marie-Monique Robin 

 

Marie-Monique Robin est une journaliste d'investigation, réalisatrice et écrivaine française née en 1960. Elle a reçu le prix Albert-Londres en 1995 et le prix norvégien Rachel Carson en 2009. Le 8 juin 2013, elle a été décorée de la Légion d'honneur à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). Celle-ci lui a été remise par Dominique Méda, sociologue. Source : WIKIPEDIA.

 

 

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