Le 11 novembre dernier, les enfants avaient été très impliqués dans les cérémonies commémoratives. PHOTO ARCHIVES «LA VOIX»
| ON EN PARLE |
Dans le cadre de tables rondes de travail sur la mémoire et la citoyenneté, ... instituées depuis trois ans, les associations patriotiques ont été réunies, samedi dernier, à l'hôtel de ville.
L'occasion d'un bilan des cérémonies du dernier 11 novembre, auxquelles ont été associés les enfants roubaisiens, façon de « créer du lien éducatif et citoyen », souligne Pamela Coene, chargée du protocole de la ville. De la même façon, pour le 8 mai, d'autres projets avec les scolaires devraient permettre d'impliquer le plus grand nombre, jeunes et moins jeunes, dans l'idée de « rassembler » davantage.
Cela sera en revanche plus délicat, en 2012, concernant le 50e anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie. Il y a bien sûr la fameuse polémique sur les dates de commémoration (19 mars ou 5 décembre), mais localement, le sujet, très sensible, pourrait encore diviser. Pour apaiser, la ville veut le « remettre dans un contexte culturel plus large », explique Pamela Coene. On évoque surtout l'accueil d'une expo itinérante, déjà passée par le théâtre Pierre-de-Roubaix, mais cette fois à l'hôtel de ville. Une exposition « de qualité, pédagogique, respectant une objectivité historique », souligne Pierre Dubois. Le premier adjoint voudrait en profiter pour organiser « des débats croisés, avec des historiens.
Ce serait un premier temps, avant d'autres rencontres liées à la guerre d'Algérie, dans tous ses aspects. » L'adjointe Saty Olla travaille actuellement sur le sujet. Pierre Dubois n'oublie pas non plus l'évocation des « harkis, une communauté importante à Roubaix, parmi d'autres ». Pour l'élu, « 2012, avec le recul du temps, peut être l'occasion d'échanger des points de vue, sur ces moments dans lesquels des Roubaisiens ont été impliqués ».
Pas pour le colonel Leplomb, qui estime que même 50 ans après, le conflit est encore « trop récent », qu'il existe des « dissensions, des passions très fortes. Il vaut donc mieux reporter ces manifestations. En parler, ce serait remuer le couteau dans la plaie. » Mais Pierre Dubois est « de nature optimiste », et il estime « qu'au bout de 50 ans, les esprits sont mûrs, surtout parce que nous sommes à Roubaix ». Et de voir, dans les manifestations en préparation, une « façon de renforcer le vivre ensemble ».
Le sujet devrait en tout cas faire parler dans les mois qui viennent. • W. H.
******************************************************
NOTRE COMMENTAIRE
Il ne s’agit pas de savoir si les esprits sont mûrs quant à la commémoration du 19 mars 1962 !!!
Quels esprits d’ailleurs ? Les esprits des nostalgiques du colonialisme, de l’Algérie française, de l’extrême droite, de la droite extrême, des héritiers de l’OAS, de quelques associations qui mangent toutes le même pain… celui de la haine anti républicaine, du racisme, de la xénophobie…
Ce dont il s’agit c’est de respecter la démocratie républicaine… On peut rappeler que 90.7% des Français ont approuvé le cessez-le-feu du 19 mars 1962, lors d’un référendum organisé par le Président de la République en place, le 8 avril 1962. Aujourd’hui plus de 50 unions d’anciens combattants, de 21000 conseils municipaux, de 11 conseils régionaux et de 54 conseils généraux de toutes sensibilités politiques ont émis un vœu en faveur de l’officialisation de la date du 19 mars comme journée du souvenir et de recueillement. Près de 8000 lieux et liens du 19 Mars 1962 ont été inaugurés... C'est de l'avis de la majorité des Français qu'il convient de tenir compte... et non pas de se poser la question de savoir si les esprits sont mûrs... comme celui du colonel Leplomb à Roubaix... qui, de toute évidence ne l'est pas et ne le sera jamais...