Dès 1957, le régiment est envoyé en Algérie tout d'abord à Alger, puis dans le djebel, puis enfin à Guelma.
Rôle dans l'Affaire Audin
Lors de la « bataille d'Alger », Maurice Audin, mathématicien à l'Université d'Alger et membre du Parti communiste algérien, est arrêté à son domicile, le 11 juin 1957, par le capitaine Devis, le lieutenant Philippe Erulin et plusieurs militaires du 1er REP, pour être transféré vers une destination où il est assigné à résidence. Une souricière étant installée dans l'appartement de la famille Audin, Henri Alleg, ancien directeur du journal Alger Républicain et auteur de La Question, y est arrêté le lendemain. À l'exception des militaires, il est le dernier à l'avoir vu vivant3. La trace de Maurice Audin est dès lors perdue pour son épouse Josette et leurs trois enfants. Selon l'armée française, Maurice Audin se serait évadé en sautant de la jeep qui le transférait de son lieu de détention. Mais selon une enquête de l'historien Pierre Vidal-Naquet qui écrit, en mai 1958, dans la première édition de L'affaire Audin, que l'évasion était impossible, Maurice Audin est mort au cours d'une séance de torture, assassiné le 21 juin 1957 par un officier subalterne.
Participation au putsch d'Alger et dissolution
Le 29 mai 1958, lors de l'opération "Taureau 3" dans la région de Bou-Amhdad, son commandant, le lieutenant-colonel Jeanpierre, est tué alors que son hélicoptère est abattu par les rebelles. Son successeur, le colonel Brothier reprend le commandement le 17 juin 1958 avec comme mission de sécuriser l'Algérie.
À la veille du putsch d'Alger d'avril 1961, le régiment est commandé par intérim par le commandant Hélie Denoix de Saint Marc, le lieutenant-colonel Guiraud étant en permission.
Le commandant de Saint-Marc engage le régiment au côté des putschistes, et c'est lui qui donne le coup d'envoi du putsch, le 21 avril 1961, en marchant de Zéralda sur Alger. Suite à l'échec du putsch, le régiment est dissous le 30 avril à la demande de Pierre Messmer, ministre des armées.
Les légionnaires quittent leur camp de Zeralda en chantant la chanson d'Édith Piaf : Non, je ne regrette rien. (Mais avec des paroles modifiées, voir à la fin pour notre information). En fait une partie des officiers démissionne et passe à l'OAS. Notons les plus connus, le colonel Henri Dufour, qui en fut le chef de corps en 1959 et 1960, les capitaines Sergent, Ponsolle et Philippe Le Pivain, les lieutenants Degueldre, de la Bigne, Godot, Labriffe, le sergent Dovecar, le légionnaire Claude Tenne.
Non ils ne regrettent rien les légionnaires et pourtant ils ont tenté de renverser la République le 21 avril 1961, malgré leur appartenance, pour beaucoup, à l’OAS, malgré la torture... etc...
Pour notre information voici la chanson modifiée
d’Edith Piaf "Non je ne regrette rien"
Version du 1er REP, chantée au Fort de Nogent par les officiers du 1er Régiment Étranger de Parachutistes placés en détention suite à leur participation au Putsch des Généraux d'avril 1961 :
Non rien de rien
Non, je ne regrette rien
Ni le mal qu’on m'a fait
Ni la prise du Corps d’Armée d’Alger
Non rien de rien
Non je ne regrette rien
Au REP les officiers
Sont tous fiers du passé
Le 18 janvier
Résignés à en baver
Mise au trou de Gouraud
Charles les a à zéro.
Le 31 janvier
Postés près du QG
La prise de la radio
Je repars à zéro
Refrain
À minuit l’régiment
Démarrait pour Oran
Kerville terrorisé
De Poully affolé.
Contingent loyaliste
Patrons antigaullistes
Bouillantaient contre nous
On se retrouve au trou
Non rien de rien
Non, je ne regrette rien
Ni la folle équipée
Ni [?]
Non rien de rien
Non je ne regrette rien
Et tous les officiers
Sont prêts à recommencer