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Le 31 mars 1961, Camille Blanc, Maire d’Evian, était assassiné par les commandos de l’OAS pour la simple raison que sa Mairie abritait les négociations en vue d’un accord de paix en Algérie.

La proximité de Genève et la neutralité suisse permettaient aux délégués algériens une certaine sécurité pour leur participation aux pourparlers.

La ville d’Evian-les-Bains a souvent honoré la mémoire de Monsieur Camille Blanc, assassiné par l’OAS (Organisation Armée Secrète) voici 52 ans…

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Une affiche de propagande de l’OAS qui fait bien passer le message...


Les crimes, attentats et actes terroristes commis par les membres ou au nom de l’Organisation armée secrète (OAS) furent nombreux.

L’OAS, syndicat du crime posait des bombes partout et n’importe où.

Visant Malraux, l’une de ces charges explosives défigura une fillette, Delphine Renard, habitant dans la maison voisine.

Le maire d’Evian, Camille Blanc, fut assassiné dans la ville-même où les accords entre le FLN et la France seront signés, un an plus tard : le 18 mars 1962 (puis, un référendum, le 8 avril 1962, donna en France métropolitaine, 90% de votants favorables)

Après cet assassinat, l’OAS ne cessa de monter en coups de force, attentats et menaces.
Le 21 avril, les généraux Challe, Zeller et Jouhaud, sous l’impulsion des Colonels Argoud, Gardes, Susini et Ortiz s’emparent du pouvoir à Alger, à l’aide du 1er REP.
Salan les rejoint depuis l’Espagne où il était réfugié chez Franco. Le général Challe déclare que "le commandement réserve ses droits pour étendre son action à la métropole et reconstituer un ordre constitutionnel et républicain gravement compromis par un gouvernement dont l’illégalité éclate aux yeux de la nation".
Face à cette menace contre la métropole, De Gaulle déclare à la télévision le 23 avril 1961 :
"Un pouvoir insurrectionnel s’est établi en Algérie par un pronunciamento militaire. (...) Ce pouvoir a une apparence : un quarteron de généraux en retraite. Il a une réalité : un groupe d’officiers, partisans, ambitieux et fanatiques".

  L’annonce dans le Journal de Genève le 31 mars 1961

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Extrait d’un discours

 de Jean-François Gavoury

président de l'ANPROMEVO

L’OAS : L'Organisation armée secrète est apparue en début d’année 1961 et a semé la terreur jusqu’en 1962 afin d’empêcher que soit trouvée la seule issue possible au conflit, celle de l’indépendance de l’Algérie.

  Fonctionnant à la manière d’un syndicat du crime, l’OAS a été un creuset pour l’extrême droite : s’y sont retrouvés monarchistes, pétainistes, catholiques intégristes, nostalgiques de l’Empire colonial français et autres ennemis de la République. La plupart de ses anciens membres ou sympathisants revendiquent aujourd’hui cette filiation et assument la haine tenace qu’ils vouent au général de Gaulle : le général de Gaulle qui, il y a cinquante ans, le 2 octobre 1961, exhortait l'armée française en Algérie à rester dans le devoir et adjurait les Français d'Algérie "d'apporter leur franc concours à la naissance de l'Algérie nouvelle, celle que souhaite la France, c'est-à-dire telle qu'ils y aient leur digne place".

  Dès le milieu des années soixante-dix, exploitant les lois d’amnistie sur les infractions en relation avec la guerre d'Algérie, d’anciens détenus de l’OAS se sont employés à célébrer la gloire de ceux d’entre eux qui avaient été condamnés à mort et exécutés à raison du nombre ou de la gravité de leurs forfaits. Afin de les faire passer à la postérité, des monuments ont été érigés à leur gloire dans le Midi de la France : ils y sont décrits comme des martyrs, des héros, des résistants, forme impudente de réhabilitation et de falsification de l’Histoire.

  L’accoutumance à la douleur, la peur, mais aussi l’absence de soutien, n’ont que trop longtemps porté les familles de victimes de l’OAS à la résignation, à la subordination au diktat du révisionnisme, mais sûrement pas à l’oubli.

  Chaque jour, en effet, nous nous souvenons des morts causés par l’organisation, des morts dont le nombre serait supérieur à 2.700 selon les estimations d’experts appartenant à la Société française d’histoire de la police :

  -        des victimes tant de crimes ciblés, individuels ou collectifs, que d’attentats aveugles ;

-        des victimes en Algérie comme en métropole ;

-        des victimes avant comme après le cessez-le-feu ;

-        des victimes au sein de l’armée (du général de corps d’armée ou de l’officier – tel le chef d’escadrons Marcel Bourgogne – à l’appelé du contingent), comme au sein des forces de police (du contrôleur général de la sûreté nationale au gardien de CRS) ;

-        mais outre ces militaires et policiers, dont c’était la mission et l’honneur de protéger les institutions et d’assurer la sécurité et l’ordre publics :

Ø un attaché au consulat britannique à Alger, Alfred Fox,

Ø des magistrats, tel Charles Causse, juge d’instruction à Alger,

Ø des élus (notamment Camille Blanc, maire d’Évian, et Michel Schembri, maire de Fort-de-l’Eau),

Ø des fonctionnaires : de l’administrateur civil ou directeur des PTT aux enseignants, cibles privilégiées, tels les six inspecteurs des centres sociaux éducatifs massacrés dans l’exercice de leurs fonctions et sur leur lieu de travail à Alger (l’écrivain Mouloud Feraoun, l’humaniste Max Marchand ainsi que Marcel Basset, Robert Eymard, Ali Hammoutène et Salah Ould Aoudia),

Ø des membres de la société civile (avocats, tel Me Pierre Popie à Alger ; médecins ; chefs d’entreprise et employés, tels David Serfati et Hélène Canavesio à Oran ; …),

Ø des responsables ou militants politiques ou syndicaux (tels William Levy, secrétaire général de la SFIO à Alger et Alfred Locussol, militant du Parti communiste algérien, assassiné quant à lui à Alençon).

  -        comment ne pas évoquer également ces innombrables victimes anonymes des meurtres en série commis par l’OAS en Algérie à travers ses journées des femmes de ménage, des facteurs, des cheminots, des préparateurs en pharmacie, des dockers, … ?

  -        comment oublier les victimes indirectes de tentatives d’assassinat dirigées contre des personnalités politiques, telle Delphine Renard grièvement blessée le 7 février 1962, à quelques centaines de mètres de la Porte de Saint-Cloud, dans un attentat visant le ministre de la culture André Malraux ? Après cinquante années de silence, Delphine Renard dit ne pas supporter que l’histoire renvoie dos à dos les tueurs de l’OAS et leurs victimes. 

  -        et comment ne pas penser, alors, aux neuf victimes causées au Métro Charonne, le 8 février 1962, à l’issue d’une manifestation organisée pour la paix en Algérie et contre les crimes de l’OAS ?

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