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troisième commémoration à Marseille
de l’“autre 8 mai”
article de la rubrique les deux rives de la Méditerranée > assumer ensemble un passé commun
date de publication : vendredi 6 mai 2011
Le 8 mai 1945 symbolise la victoire des alliés sur le fascisme et la barbarie nazie. Certes, mais ce serait se hâter de conclure que la liesse qui a éclaté ce jour là, ait été la seule chose qu’il faille retenir de l’Histoire de France. [1]
Dimanche 8 mai 2011, l’Espace franco-algérien PACA commémore à Marseille les massacres du 8 mai 1945 en Algérie
· 10h30 : Rassemblement sur la place Léon Blum (les Mobiles-haut de la Canebière) en hommage aux victimes des massacres en Algérie (Sétif, Guelma, Kherrata).
· 13h45 : au CRDP (Centre régional de documentation pédagogique) - 31 boulevard d’Athènes - Marseille (1er),
sur le thème Déni sur l’histoire du passé colonial et ses conséquences (du 8 mai 1945 à aujourd’hui) :
projection d’extraits du film L’autre 8 mai de Yasmina Adi et de sujets vidéos réalisés par Med’in Marseille
tables rondes et débats animés par le politologue Vincent Geisser et Med’ in Marseille
exposition de photos prises à Guelma et Skikda et intitulée Des lieux pour la mémoire.
Inutile de rappeler que ce jour là, la joie du peuple algérien suite à la victoire des colons sur les forces de l’Axe, s’est transformée en larmes et en bain de sang. Pourquoi ? Parce qu’il y a 66 ans, les Algériens étaient descendus dans les rues pour rappeler à l’Etat français leur volonté d’indépendance. La détermination du peuple algérien à se libérer du joug colonial s’est transformée en tragédie. Le simple déploiement d’un drapeau algérien par le jeune Bouzid Saâl a provoqué les tirs d’un policier sur les manifestants. Les répressions de l’armée française furent terribles puisque ce sont des milliers d’algériens qui ont été assassinés dans les régions de Sétif, Guelma et Kherrata alors que de l’autre côté de la méditerranée la fête battait son plein.
Les Algériens voulaient simplement rappeler qu’ils avaient contribué à libérer la France contre le nazisme et le fascisme et qu’eux aussi considéraient l’indépendance et l’autodétermination des peuples comme un droit inaliénable. Les récentes révolutions arabes nous l’ont si bien rappelé.
Ces massacres, qu’on le veuille ou non, doivent être inscrits dans les pages noires de l’histoire de France. L’Espace Franco-Algérien ne cessera de poursuivre son effort de mémoire tant que le déni de l’état français et les mensonges ne cesseront pas.
Car, comment accepter l’idée, qu’un pan entier de la population n’ait toujours pas connaissance de ces massacres du 8 mai 1945 en Algérie. Occulter la globalité et la réalité des faits historiques qui couvrent cette date est inacceptable. L’introduction dans les manuels d’Histoire de cette page noire en direction des nouvelles générations est une nécessité. Pourquoi ne pas admettre que la mémoire sélective est aussi une forme de barbarie et de malhonnête indigne d’un pays qui se dit être une démocratie ?
L’espoir est permis de croire qu’un jour la réalité historique soit admise par tous et notamment par l’Etat Français. L’Espace Franco-Algérien PACA entend donc rattraper le retard en commémorant pour la troisième fois consécutive cet « autre 8 mai 45 ». Une façon aussi, de permettre aux citoyens marseillais, provençaux et azuréens de prendre connaissance de cette page de l’histoire de France.
Non seulement pour que plus jamais de tels crimes d’Etat ne se reproduisent, mais aussi parce qu’il en va de la cohésion nationale et la construction d’un avenir solidaire et respectueux des uns et des autres. Et cela passe par l’écriture d’un récit commun de l’Histoire, de toute l’Histoire quelle soit glorieuse ou non.
Un collectif d’associations et de syndicats (Quartiers Nord/Quartiers Forts, la LDH Toulon et la LDH Marseille 15-16, L’Association Culturelle Amazigh, Le Collectif Solidarité Maghreb, Les Pieds Noirs progressistes, …) s’associe à cette démarche dans un devoir de mémoire pour que toutes les mémoires soient traitées de façon équitable et pour qu’on puisse enfin tourner la page sur un avenir apaisé et réconcilié.
La commémoration de cet « autre 8 mai 45 » sera ainsi l’occasion de rendre hommage aux victimes autour d’un rassemblement symbolique sur la place Léon Blum (les mobiles-Haut de la Canebière) à 10h30. La journée se poursuivra au CRDP avec la projection du film « L’autre 8 mai » de Yasmina Adi et des sujets vidéos réalisés par Med’in Marseille. Elle se terminera autour de tables rondes et de débats animés par le sociologue Vincent Geisser et des journalistes de Med’ in Marseille.info. Avec en plus, une exposition photographique intitulée « Des lieux pour la mémoire ». 10h30 : Rassemblement sur la place Léon Blum (les mobiles-Haut de la Canebière) en hommage aux victimes des massacres en Algérie. 13h45 Projection au CRDP du film de « L’autre 8 mai » de Yasmina Adi et de sujets vidéos réalisés par Med’in Marseille.
Suivi de tables rondes et de débats animés par : Le politologue Vincent Geisser et Med’ in Marseille.
Exposition de photos prises à Guelma et Skikda et intitulée « Des lieux pour la mémoire »
Notes
[1] Référence : http://www.med-in-marseille.info/sp....