LIEUX ET LIENS DU SOUVENIR
1952-1962
« Les peuples cessent de vivre lorsqu’ils cessent de se souvenir »
Maréchal Foch
« Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? »
Lamartine
Il y a 50 à 60 années quand on les a mobilisés en Algérie, Maroc et Tunisie, près de 3 millions d’hommes, qui étaient nés dans la souffrance, dans la rigueur de la seconde guerre mondiale, allaient constituer la troisième génération du feu.
Près de 30.000 ne sont pas revenus. Dans les djebels, brûlés d’un soleil qui n’était pas le leur, ils sont tombés dans cette guérilla où l’ennemi était invisible, insaisissable, tapi dans l’ombre.
300.000 ont été blessés ou atteints de maladies et beaucoup d’entre eux sont marqués à jamais dans leur chair et leur conscience.
Bien lourd tribut d’une génération qui a laissé là-bas sa jeunesse, sa joie de vivre, la folie de ses 20 ans.
La France n’a pas le droit d’oublier ses enfants morts pour elle à 20 ans.
Quand on pense à ceux qui sont tombés, face au ciel ou à la terre, les yeux ouverts vers l’au-delà, on n’a pas le droit de gaspiller leur sacrifice en se taisant.
Soyons dignes de nos morts.
Ils ont payé de leur vie dans cette guerre. Ils méritent qu’aujourd’hui et demain, l’on se souvienne et, qu’à leur mémoire on inaugure des lieux du souvenir.
La plupart, ont été ou seront inaugurés un 19 mars, à l’occasion de la proclamation du Cessez-le-Feu en Algérie, le 19 mars 1962, date qui doit rester gravée dans les mémoires.
Ces lieux du souvenir, symbole de la mémoire de la guerre d’Algérie, suscitent des interrogations chez les jeunes, nos enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants. A nous de leur expliquer, leur apprendre, pour comprendre.
Tombe vite l’oubli, mais les générations futures comprendront ainsi le sens d’un nom, d’une date, écrits sur une plaque au détour d’une rue, sur la façade d’un établissement scolaire… que se soient des squares, des jardins, des stèles, des mémoriaux, des cénotaphes, des édicules, des ronds-points, des avenues, leur originalité en font la richesse, leur suprême beauté, dignes du sacrifice consenti par nos compagnons d’armes.
Leur mort doit rester dans la mémoire des hommes comme un enseignement.
Ces lieux de mémoire vivante sont édifiés pour perpétuer une culture sur des sites liés à l’histoire locale, régionale. Ils sont tous porteurs de symboles voulus par les concepteurs.
Les inscriptions personnalisées sont sacrées. Elles rappellent les valeurs, l’identité, le service rendu, l’appartenance à une association, l’espoir, les ambitions… l’enfance éclatée, la jeunesse foudroyée de celui promis à un avenir radieux…
Ces lieux et Liens du Souvenir sont des messages d’amour, de chagrin, d’espoir.
Ils suscitent la réflexion, permettent un travail de mémoire, d’histoire. Ils sont indispensables pour construire l’avenir, un avenir de Paix.
Le 19 mars 2012, cinquantième anniversaire du Cessez-le-Feu de la guerre d’Algérie, compte tenu des lieux et liens déjà réalisés portant le nom de 19 mars 1962, compte tenu de ceux en prévision, nous pouvons annoncer avec fierté que près de 8000 noms du 19 mars 1962 existeront en France, dans les plus grandes villes, comme dans les plus petits villages.
LE SOUVENIR EST UNE FONTAINE DE VERITE
SE SOUVENIR, NOTRE DEVOIR