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  CE BLOG N’A PAS VOCATION

À ACCUEILLIR LA MISÈRE

DU DISCOURS

DES ANCIENS CRIMINELS

DE L’OAS, QUI ACCAPARENT

LA MÉMOIRE

DE L’ANCIEN OFFICIER

PUTSCHISTE  

ET BRANDISSENT

SA GRAND' CROIX

COMME L’ÉTENDARD

DE LEUR PROPRE RÉHABILITATION :

UNE HAUTE DISTINCTION

POUR LE MOINS CONTROVERSÉE !

 


RAPPEL HISTORIQUE

En avril 1961, le Général CHALLE convainc Hélie Denoix de Saint-Marc de se joindre à la rébellion de l’armée et c’est le putsch. Le 1er REP « prend » Alger sans avoir à livrer bataille. A la suite de nombreuses défections le putsch échoue.

Hélie Denoix de Saint-Marc est condamné à 10 ans de détention et est transféré à Tulle où sont regroupés les officiers supérieurs. Il y restera 5 longues années jusqu’en 1966.

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Les prisonniers de Tulle : adossés au mur, de gauche à droite, général Salan, colonel de Sèze, général Jouhaud, commandant Camelin, lieutenant de vaisseau Guillaume, colonel de La Chapelle et au premier rang, Hélie de Saint-Marc et le commandant Robin.

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http://blogs.mediapart.fr/blog/denys-pouillard/081111/une-croix-tres-electorale

Une croix très électorale

08 Novembre 2011 Par Denys Pouillard

Le président de la République devrait élever à la dignité de grand'croix de la Légion d'honneur un homme qui, voici 50 ans, a failli à son devoir de soldat de la République. Cinquante ans après le putsch des généraux et des colonels de l'armée d'Algérie –mais à six mois du premier tour de l'élection présidentielle–, le chef de l'Etat ne veut pas perdre une miette de cet électorat estampillé «rapatrié» et dont les deux dernières générations, par nostalgie et souvent par adhésion à un récit communautariste à sens unique et qui ne laisse aucune place au débat contradictoire, partagent leurs suffrages, au fil des scrutins nationaux, avec ceux des frontistes de droite ou des populistes du parti présidentiel. Qui plus est, l'année 2012 coïncidera avec le cinquantenaire de la fin de «l'Algérie française»! Il faut donc battre le rappel des icones, des porte-drapeaux de ceux qui se croyaient des héritiers de croisés, des porteurs de livres saints au nom d'un dogme missionnaire!

La République, avec le général de Gaulle d'abord, en 1966 puis en 1968, a libéré puis gracié les «soldats perdus» du putsch du 21 avril 1961. Le temps de l'amnistie, des réparations morales, du rétablissement des droits est ensuite venu. La République a fait son devoir, au nom de l'union nationale. Devait-elle encore en faire plus, en 2011 cinquante ans après ?

Ce n'est pas à l'officier, l'homme âgé qui, avant de fauter et devenir factieux, avait connu la déportation, qu'il faut de nouveau faire supporter une vieille et juste colère... Mais ce soldat mérite-t-il une aussi prestigieuse décoration? Le pouvoir du président de la République est discrétionnaire; son choix ne peut être, institutionnellement, remis en cause, en la matière, ni par le peuple, ni par ses représentants... mais ce choix peut être commenté, analysé et sa contestation éventuelle, explicitée.

Le moment choisi pour la remise d'une telle décoration n'est pas un instant innocent.

Mais pire, le geste peut symboliser l'acceptation –presque une reconnaissance mémorielle– de cette inacceptable fronde, terroriste elle aussi, que fut la mortelle chevauchée de l'OAS.

Parce que des élus populistes se prêtent encore au jeu malsain de vouloir élever des stèles commémoratives à la gloire des ordonnateurs des plastiquages et «ratonnades» de l'époque, cette remise de décoration devient gênante; elle doit même embarrasser celui qui la portera : ce soldat –reconnaissons-le, au moins– n'a pas perdu son honneur dans l'appartenance à cette organisation clandestine.

Une décoration encore plus déplacée, venant quelques jours après un autre cinquantenaire, celui du 17 octobre 1961 !

Certes, l'homme que l'on va décorer n'a pas de sang sur les mains, comme en ont eu certains chefs de cette armée secrète... Il a tout simplement mis, avec conviction, à la disposition de généraux putschistes, son régiment... Il a conduit ses hommes à porter atteinte aux pouvoirs publics et à agir contre l'Etat. C'est l'Histoire... et pas un fait divers. Mais pour une poignée de voix, une grand'croix de la Légion d'honneur doit-elle bafouer l'Histoire?

Denys Pouillard, directeur de l'
Observatoire de la vie politique et parlementaire

 

 

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Cinq cent mille gaillards munis de transistors » Paroles du général de Gaulle)

   

Les appelés en Algérie et le putsch d’avril 1961

   http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article4398


La loi du 30 novembre 1950 fixait la durée du service militaire à 18 mois. Mais pendant la guerre d’Algérie (1954-1962), leur maintien sous les drapeaux a pu durer jusqu’à 30 mois.

Pendant le putsch, le contingent – les appelés, c’est-à-dire les jeunes effectuant leur service militaire en Algérie – a manifesté son soutien aux autorités légales de façon active ou passive, et ce fut l’une des causes principales de l’échec du putsch. Dans une grande partie des régiments, les soldats du contingent, âgés de 20 à 23 ans, ont refusé de suivre ceux de leurs chefs rebelles qui ont voulu s’engager dans le putsch.

L’un des chefs putschistes, le général Challe, en donna une explication naïve : c’était l’existence des « cellules communistes » qui s’étaient organisées dans les corps de troupes. En réalité, la grande majorité des appelés, qui provenaient de tous les secteurs de la société française, étaient hostiles à la prolongation d’une guerre coloniale dont ils avaient pu mesurer la vanité. Challe néglige, d’une part, l’influence des officiers du contingent, généralement des anciens étudiants ou enseignants sursitaires, pour la plupart hostiles aux putschistes, et, d’autre part, l’effet choc causé par le discours du général de Gaulle appelant au refus d’obéissance aux généraux rebelles, qui avait pu être entendu grâce aux « transistors » personnels.

  Le putsch des généraux en bref

· au cours de la nuit du 21 au 22 avril : le 1er REP marche sur Alger, s’empare du gouvernement général, de l’aérodrome, de l’Hôtel de Ville et du dépôt d’armes.

· samedi 22 avril matin : un message radiodiffusé apprend à la population que les généraux Challe, Jouhaud et Zeller, bientôt rejoints par Salan, ont pris le pouvoir à Alger.

· dimanche 23 avril à 20h : de Gaulle s’adresse directement aux soldats pour qu’ils résistent aux appels à la désobéissance lancés par les putschistes.

· mardi 25 avril : le général Challe se rend. Salan, Jouhaud et Zeller entrent dans la clandestinité. Le putsch a échoué.

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L’écho d’Alger, du dimanche 23 avril 1961

Dès le samedi, le gouvernement décrète l’état d’urgence. Les partis de gauche, les syndicats, la Ligue des droits de l’homme, appellent à manifester « l’opposition des travailleurs et des démocrates au coup de force d’Alger ».

Dimanche soir à 20 h, le général de Gaulle en uniforme paraît à la télévision et s’adresse aux troupes par dessus la tête de leurs chefs. Voici le début de son allocution :

  transistor_1961-c8d82.jpg

Transistors (Keystone/Gamma-Rapho)

L’allocution du 23 avril 1961, télédiffusée et radiodiffusée :

Un pouvoir insurrectionnel s’est établi en Algérie par un pronunciamiento militaire.

Les coupables de l’usurpation ont exploité la passion des cadres de certaines unités spécialisées, l’adhésion enflammée d’une partie de la population de souche européenne qu’égarent les craintes et les mythes, l’impuissance des responsables submergés par la conjuration militaire.

Ce pouvoir a une apparence : un quarteron de généraux en retraite. Il a une réalité : un groupe d’officiers, partisans, ambitieux et fanatiques. Ce groupe et ce quarteron possèdent un savoir-faire expéditif et limité. Mais ils ne voient et ne comprennent la nation et le monde que déformés à travers leur frénésie. Leur entreprise conduit tout droit à un désastre national.

Car l’immense effort de redressement de la France, entamé depuis le fond de l’abîme, le 18 juin 1940, mené ensuite jusqu’à ce qu’en dépit de tout la victoire fût remportée, l’indépendance assurée, la République restaurée ; repris depuis trois ans, afin de refaire l’État, de maintenir l’unité nationale, de reconstituer notre puissance, de rétablir notre rang au-dehors, de poursuivre notre oeuvre outre-mer à travers une nécessaire décolonisation, tout cela risque d’être rendu vain, à la veille même de la réussite, par l’aventure odieuse et stupide des insurgés en Algérie. Voici l’État bafoué, la Nation défiée, notre puissance ébranlée, notre prestige international abaissé, notre place et notre rôle en Afrique compromis. Et par qui ? Hélas ! Hélas ! par des hommes dont c’était le devoir, l’honneur, la raison d’être, de servir et d’obéir.

Au nom de la France, j’ordonne que tous les moyens, je dis tous les moyens, soient employés pour barrer partout la route à ces hommes-là, en attendant de les réduire. J’interdis à tout Français et, d’abord, à tout soldat d’exécuter aucun de leurs ordres. [...]

Françaises, Français, aidez-moi !

transistors_putsch-efea7.jpg

L’enregistrement vidéo (partiel) est accessible à la fin 

Comme l’aurait déclaré de Gaulle, « cinq cent mille gaillards munis de transistors » du contingent ont entendu cet appel à la désobéissance légitime.

Le contingent ne suit pas

Libéré par le discours du général de Gaulle, le contingent se manifeste. Depuis le début du mouvement, les officiers rebelles ont tenu les appelés pour quantité négligeable. Des bidasses qui obéissent aux ordres, qui ne réfléchissent pas et qui ne pensent qu’à la quille. Challe a fait procéder aux opérations normales de libération des appelés qui devaient quitter l’Algérie entre le 22 et le 25 avril.

Au jour fixé, les unités du contingent ont regagné la métropole. Cette opération psychologique devait lui gagner sinon la sympathie du moins la neutralité des appelés. Mais le discours de De Gaulle a bouleversé ces prévisions optimistes.

Le général Bigot, patron de l’aviation en Algérie, voit ses bases de la Mitidja en état d’insurrection. Lui-même ne peut plus gagner son bureau à l’état-major ! A Blida on a même vu un drapeau rouge flotter sur la base. On en conclut immédiatement dans l’entourage de Challe que la résistance du contingent est l’oeuvre des militants communistes. L’un des officiers de la base de Blida, le commandant Kubasiak, paiera de sa vie, à l’heure de l’O.A.S., d’avoir dirigé le mouvement de fidélité à de Gaulle.

Sont-ils tous communistes les hommes du 14° bataillon de chasseurs qui arrêtent leurs officiers ? Et ceux du 21° R.I. qui à Oran ont projeté de kidnapper Gardy et Argoud ? Et ceux de la compagnie des transmissions du corps d’armée qui ont tenté de quitter le Château-Neuf pour gagner Mers el-Kébir, base du fidèle amiral Querville ?

Les exemples se multiplient dans la journée du lundi. Le préfet Belhaddad reçoit des dizaines de délégations d’appelés, et des télégrammes venant de toutes les unités. De plus en plus nombreux, des avions de transport quittent les bases algériennes au nez et à la barbe des putschistes impuissants. Au sein même du 14e R.C.P., l’un des régiments « en pointe » de la révolte des généraux, le colonel Lecomte n’est plus « sûr » de ses hommes. Il recevra même une grenade sur son P.C. ! La machine grippe. Le contingent verse le sable à poignées.

  contingent marche pas-ec872

Comme on peut le présumer, ces réactions n’ont pas contribué à établir la confiance entre l’OAS et les appelés du contingent. Le document ci-dessous, transcription d’une directive de l’OAS extraite d’une note de décembre 1961, émanant des services du général de Menditte, « commandant la R.T. et le C.A. d’Alger », et rappelant les consignes de sécurité pour contrer le « mouvement subversif O.A.S. », atteste de l’agressivité que l’organisation subversive a manifesté envers les appelés :

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Rappelons que, le 23 mars 1962, à Bab el Oued, l’OAS ouvrit le feu sur un véhicule de transport de troupes tuant sept soldats appelés du contingent : Roger Oudin, Robert Nogrette, Jean Grasset, Philippe François, Daniel Doutre, Messaoud Secuh et Saïd Belmiloud, tous 2ème classe

 

 


 

 


 

 



 

 

 

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