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Rappelons-nous des propos de François Hollande

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Question N° : 37769 Question publiée au JO le : 24/09/2013

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http://andrechassaigne.org/Commemoration-du-5-decembre.html

M. André Chassaigne attire l’attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants, sur la commémoration du 5 décembre.

Il attire son attention au sujet du statut de la commémoration nationale officielle du cessez-le-feu ordonné en Algérie. Certes, le 19 mars est désormais reconnu comme étant la date officielle, mais la non-abolition du 5 décembre, date consacrée par la loi de 2005, laisse planer une ambiguïté et crée un malaise bien compréhensible parmi la plupart des associations d’anciens combattants.

Ce malaise a été amplifié par les propos du ministre qui, dans une récente instruction, a précisé que « le 5 décembre restera également une date à commémorer ». Or il attire son attention sur le fait que de tels propos sont interprétés comme une caution accordée aux activistes de l’Algérie française qui refusent de reconnaître le 19 mars comme la seule date officielle. Une telle complaisance est intolérable à l’égard de ceux qui n’ont pas hésité à s’attaquer à la République à l’occasion du putsch de 1961.

En conséquence, il souhaite connaître ses intentions, afin que soit levée cette ambiguïté inacceptable, vécue comme un affront par les anciens combattants.

Commémorations du 5 décembre

La guerre perdue de l'UNC 

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Le 5 décembre  2012 dans le sud de la France, les Niçois lézardent sur la plage. Bronzage doré, maillots de bain, lunettes de soleil. A Paris, quai Branly, en bordure de Seine, journée de brume. Glaciale. Une  rangée de porte-drapeau se tient immobile sous un dais gris, dressé pour la circonstance. Photo © Cch J.VERILHAC/COM/GMP

http://24heuresinfo.blogspot.fr/2012/12/19-mars-5-decembre.html 

La journée nationale commémorative des morts de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie du 5 décembre 2012 s'est déroulée dans l'indifférence. Comme chaque année. Comme si le temps s'était figé devant le mémorial du Quai Branly à Paris, où défilent lentement, sur trois longues colonnes bleu-blanc-rouge, les noms des soldats morts pour la France, ceux de nombreux harkis et des victimes civiles. Kader Arif, ministre délégué aux Anciens combattants, a évoqué «le retour sur cette mémoire douloureuse». Cette année, la commémoration du 50e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, donnait à cette célébration «un relief particulier». De 1952 à 1962, près d'un million et demi d'hommes ont servi en Afrique du Nord.

Le Conseil constitutionnel valide la loi sur le 19 mars

La journée d’hommage du 5 décembre, instituée par décret (n°2003-925) le 26 septembre 2003, est depuis l'occasion de cérémonies officielles à Paris et dans les départements. Sa 9e édition, cette année, intervenait dans un contexte polémique particulièrement exacerbé. Elle signait son chant du coq. Quelques jours plus tôt, le Conseil constitutionnel avait, en effet, tranché. Et validé la loi sur le 19 mars (Décision n° 2012-657 DC du 29 novembre 2012), reconnaissant cette journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc comme conforme à la Constitution.
La vieille querelle pour ou contre le 5 décembre ou le 19 mars est donc close.
La date du 5 décembre avait été rejetée en 2003 par la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (
FNACA) — l'association leader des anciens combattants d'Algérie, forte aujourd'hui de 345.000 adhérents. La FNACA avait, dès 1963, choisi la date du 19 mars, celle des accords d'Evian. Le 19 mars 1962 marque le cessez-le-feu officiel de la Guerre d'Algérie. Offensive, organisée, pour plébisciter la date du 19 mars, la FNACA, a obtenu le soutien de 20.000 conseils municipaux, soit plus de 50% des communes. Bref, une réalité s'est imposée : plus de 50% des communes françaises souhaitent commémorer le 19 mars la Journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.

Une réalité confirmée par le Journal des Maires (1) qui, avec son audience de 80.000 lecteurs par numéro, se positionne en tête de la presse professionnelle destinée aux élus locaux : "Le 19 mars 1962 marque le cessez-le-feu officiel de la Guerre d’Algérie. Remise en cause par certains, cette date reste l'occasion de nombreuses commémorations dans les communes de France."

L'inflation des journées commémoratives
 

La date d'une journée commémorative est généralement choisie en référence à un évènement de l'histoire nationale. C'est là que le bât blesse. Le 5 décembre n'est lié à aucun évènement de l'histoire de France. Selon le député Serge Barcellini, actuellement conseiller auprès de Kader Arif, "la création de la journée commémorative en hommage aux morts pour la France pendant la guerre d’Algérie, le 5 décembre de chaque année, est une décision de l’exécutif en opposition au vote d’une loi par les députés qui ont choisi le 19 mars comme date d’ancrage". La date du 5 décembre fait simplement référence à l’inauguration par le président de la République Jacques Chirac du mémorial national de la guerre d’Algérie, quai Branly, à Paris, le 5 décembre 2003. Question d'agenda présidentiel. Selon le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants de l'époque, Hamlaoui Mekachera, "la référence historique qui est pertinente pour la plupart des conflits n'est pas valable dans le cas de la guerre d'Algérie car elle est un insurmontable facteur de discorde." Y compris au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) — qui avait fait du 5 décembre son cheval de bataille —, une association presque centenaire où certains anciens d'Algérie souhaitent vivement que les tensions de la mémoire s'apaisent.

Aucun n'a oublié la fraternité vécue au quotidien

Les querelles lassent. Y compris les anciens combattants, qui les qualifient aujourd'hui d'absurdes, soulignant qu'en Algérie, ils étaient tous frères pour aller au combat, risquer leur vie pour une guerre que nombre d'entre eux n'aimaient pas.  Les élus locaux n'ignorent pas cette réalité qu'ils vivent au contact de leurs concitoyens. Comme le souligne Thierry Kowacks, adjoint au maire UMP de Vienne et conseiller régional de Rhône-Alpes: «Cette date (le 5 décembre) n’a jamais satisfait la FNACA, première association d’anciens combattants d’Algérie par le nombre de ses adhérents. En ce qui me concerne j’ai toujours préféré être de ceux qui bâtissent des ponts entre les hommes plutôt que ceux qui construisent des murs pour les séparer. Aussi, j’ai toujours respecté ces deux dates et ceux qui y sont attachés en me rendant à chaque fois que j’ai pu aux deux commémorations. »

Ceux qui étaient frères de combat sont divisés

Désormais, deux dates officielles célèbreront la fin des hostilités en Algérie : le 5 décembre et le 19 mars. La première, sortie d'un agenda présidentiel, ne repose sur rien. Est-elle réellement défendable ? La seconde, validée par le conseil constitutionnel, ne tient pas compte de la réalité des évènements d'Algérie qui ont continué après la date du 19 mars.

Désormais, ceux qui étaient frères de combat, il y a 50 ans, seront officiellement divisés dans les commémorations. Jusqu’ à quand cette guerre de position va-t-elle durer ? Cinq ans, dix ans ? Les tenants du 19 mars et du 5 décembre vont-ils poursuivre cette querelle pour l'exclusivité du devoir de mémoire au lieu de le partager ? Se poursuivra-t-elle jusque dans les cimetières ? Reste une certitude : l'UNC a perdu son cheval de bataille. 

Le saviez-vous ?
• Qu'est-ce qu'une journée commémorative nationale ? Lors d'un Colloque sur les politiques de mémoire, organisé à Schirmeck, en Alsace, en novembre 2007, sur l'inflation des journées commémoratives nationales, le député Serge Barcellini, avait retenu six éléments la définissant : "La création d'une journée est une décision du pouvoir politique central. La date est choisie en référence à un évènement de l'histoire nationale. Son ancrage dans le calendrier est une journée fixe ou mobile, sa reconduction est annuelle, son déroulement est favorisé par des décisions prises par l’État en vue de mobiliser les citoyens, son organisation enfin, s’inscrit dans une chaîne hiérarchique descendante."

• La loi relative à «la reconnaissance du 19 mars comme journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc» a été promulguée le 6 décembre 2012. Elle a été publiée au 
Journal Officiel du 7 décembre 2012.

1. www.journaldesmaires.com mars 2012, Commémoration du 19 mars 1962. Journal des Maires. 69 % des communes de plus de 5000 habitants, 73 % des communes de plus de 50000 habitants et 92 % des communes de plus de 100 000 habitants sont abonnées au Journal des Maires. Source:www.journaldesmaires.com.

2. Voir les chiffres sur le site de l'OJD : www.ojd.fr

 

 

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