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*** Abracadabrantesque :

un mot employé par Wladyslas Marek ***

*** Il y avait eu des contre-rassemblements ***

 

http://www.rfi.fr/actufr/articles/048/article_7735.asp 

Guerre d'Algérie

Divisions pour une commémoration

La première cérémonie d’hommage aux combattants morts durant la guerre d’Algérie a eu lieu ce vendredi 5 décembre 2003 à Paris en présence du Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin mais en l’absence des représentants de certaines associations d’anciens combattants. Le choix de la date du 5 décembre pour cette commémoration est, en effet, très loin de faire l’unanimité.

 «Abracadabrantesque» : pour Wladyslas Marek, le président de la Fédération des Anciens Combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA), le choix d’une date arbitraire «imposée par décret gouvernemental au mépris de la représentation parlementaire et au mépris de l’Histoire» est inacceptable. Du coup, la FNACA a décidé de ne pas s’associer aux premières cérémonies organisées à la mémoire des soldats «morts pour la France pendant la guerre d’Algérie et les combats au Maroc et en Tunisie».

Depuis 1963, la Fédération qui revendique 370 000 adhérents, rend hommage aux victimes des combats en Afrique du Nord le 19 mars de chaque année. Cette date, qui correspond à la signature du cessez-le-feu officiel de la guerre d’Algérie, est la seule, selon la Fédération, à avoir un sens historique et a été «approuvée par 90,8 % des Français au referendum du 8 avril 1962». Mais ce point de vue n’est pas partagé par toutes les associations d’anciens combattants. L’Union nationale des combattants (UNC) estime, en effet, que le 19 mars est une date «inacceptable» car il y a eu «6,5 fois plus de victimes» après les cessez-le-feu qu’avant.

«Une date de commémoration dénuée de signification historique»

Dans ce contexte de controverse, le gouvernement a donc choisi d’honorer la mémoire des victimes françaises des combats en Afrique du Nord à la date anniversaire de l’inauguration du Mémorial construit pour elles, quai Branly à Paris, qui a eu lieu le 5 décembre 2002 en présence du président Chirac. Pour le secrétaire d’Etat aux Anciens combattants, Hamlaoui Mekachera, «la référence historique qui est pertinente pour la plupart des conflits n’est pas valable dans le cas de la guerre d’Algérie car elle est un insurmontable facteur de discorde». Le choix d’une date qui n’est pas liée aux événements sur le terrain visait donc à tenter d’aplanir les différends.

Cet effort n’a pas atteint ces objectifs puisque deux clans se sont formés au sein des associations d’anciens combattants et que leurs positions semblent irréconciliables. L’appel d’Hamlaoui Mekachera à rejoindre «la grande famille combattante et plus largement la communauté nationale», n’a pas été entendu. Malgré ce climat de division, les cérémonies se sont déroulées comme prévu à la date fixée par le décret du 28 septembre 2003. Après avoir rendu hommage à la mémoire de «ces jeunes Français, de toutes origines et de toutes conditions» qui «sont allés jusqu’au sacrifice suprême en servant la patrie», Jean-Pierre Raffarin, qui présidait la commémoration, a tenu à y associer tous les soldats français qui ont participé aux combats et plus largement l’ensemble des Français touchés par ces événements : «Vous les anciens combattants, vous les rapatriés, vous toutes et vous tous que la guerre d’Algérie a meurtris, soyez assurés de la détermination du gouvernement à respecter et à faire respecter votre histoire».

Au même moment, les anciens combattants opposés au choix de la date du 5 décembre ont organisé des contre-rassemblements dans des villes de provinces. La FNACA s’est défendue d’être à l’origine de ces mouvements de protestation. «Nous n’avons pas appelé à des contre-manifestations, ce n’est pas une affaire politique, mais certains comités départementaux ont réagi d’eux-mêmes». Comme à Saint-Brieuc, Albi ou Dijon. Dans cette dernière ville d’ailleurs, où environ 1 300 personnes ont manifesté, des élus faisaient partis du cortège. Parmi eux figurait le maire socialiste, François Rebsamen. Les communistes ont eux aussi pris position dans ce débat et ont appelé à ne pas participer aux commémorations du 5 décembre. Jacqueline Fraysse, la député-maire de Nanterre, a d’ailleurs critiqué la décision du gouvernement de choisir «une date de commémoration dénuée de signification historique» qui «divise plus qu’elle ne crée de consensus».

 

par Valérie  Gas

Article publié le 05/12/2003

 

 

Tag(s) : #Associations
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