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LA UNE DU MOIS D'OCTOBRE 2013

Une

Malgré le respect de l’engagement pris d’octroyer la Carte du Combattant pour 120 jours de présence consécutive en Afrique du Nord dès lors que le premier jour de service est antérieur au 2 juillet 1962, le projet de loi de finances qui nous concerne, et dont l’analyse vous est fournie d’autre part, est une nouvelle fois en baisse. Nous comprenons fort bien que la situation de la France impose de la rigueur. Comme citoyens, nous y sommes astreints.

Comme anciens combattants ayant servi loyalement les institutions de la République, il n’en demeure pas moins que nous demeurons des victimes incomprises, car si appelés à servir sous l’uniforme nous sommes devenus des anciens combattants malgré nous, c’est bien parce que les gouvernements qui se sont succédé ont failli lamentablement sur la conduite à tenir.

Sans remonter très loin dans l’Histoire, nous rappellerons qu’à la suite de la révolte de Sétif du 8 Mai 1945 avec ses milliers de victimes massacrées atrocement pour bon nombre, le général Duval, commandant en chef de la division de Constantine, signalait dans son rapport : « Je vous ai donné la Paix pour 10 ans, mais il ne faut pas se leurrer. Tout doit changer en Algérie. Sinon, cela recommencera ». Neuf ans après, l’Algérie s’embrasait. Le ministre de l’Intérieur affirma alors « l’Algérie c’est la France. Je n’admets pas de négociations avec les ennemis de la Patrie, la seule négociation c’est la Guerre ».

Malgré ces avertissements, ces belles envolées, il n’en demeure pas moins qu’il nous a fallu attendre la loi du 9 décembre 1974  pour être reconnus combattants  avec ensuite plus de 20 modifications pour améliorer les conditions d’attribution, la dernière devant s’appliquer au 1er janvier 2014 et solder, enfin, le contentieux de la Carte du Combattant qui perdurait depuis plus de  50 ans.  Sans la FNACA, il est fort  possible qu’elle ne nous ait jamais été attribuée puisque déjà,  en 1968, le ministre de l’époque affirmait que nous étions les seuls à la demander.

Il a fallu attendre 37 ans pour que l’appellation guerre d’Algérie, combats du Maroc et de Tunisie soit officialisée, le 18 octobre 1999, alors que son principe avait déjà été évoqué en novembre 1954. Quelle hypocrisie de la part de ceux qui nous ont mobilisés par classes entières successives pour servir et faire du simple « maintien de l’ordre ».

Ce n’est que le 6 décembre 2012 que la journée du 19 mars en hommage aux victimes civiles et militaires de ce conflit a été officialisée soit plus de 50 ans après le Cessez-le-feu. Auparavant, des tentatives sans référence à une date de l’Histoire de cette guerre avaient été lancées et sans succès puisque délaissées, abandonnées et pour la dernière tentative insérée dans une loi portant réparation envers les rapatriés qui ne pouvait satisfaire les anciens combattants que nous sommes. Heureusement la FNACA n’a jamais accepté d’oublier le sacrifice de cette jeunesse condamnée à mourir inutilement dès lors que tous les gouvernements qui se sont succédé n’ont jamais eu la volonté et le courage d’imposer des réformes qui s’imposaient dans le cadre des grands principes de notre Pays « Liberté, Egalité, Fraternité ». Aujourd’hui, alors que plus de 36% des jeunes militaires qui ont participé aux opérations en Afrique du Nord ne sont plus et que  dans 10 ans 48 % de ceux encore en vie seront décédés,  il est grand temps  que les marges  dégagées par la disparition accélérée des nôtres soient utilisées pleinement pour :

. augmenter la valeur du point de PMI qui ne devrait pas être inférieure à l’évolution des prix hors tabac, porter le plafond de l’aide différentielle en faveur des veuves les plus démunies à hauteur du seuil de pauvreté de l’INSEE soit 977€/mois et étendre la mesure aux anciens combattants eux-mêmes,

. revoir totalement le dispositif inique des bénéfices de campagne afin que nous soyons traités à égalité de droit avec tous les autres conflits rappelant que la guerre d’Algérie n’a pas débuté en 1999,

. que les dossiers d’indemnisation des victimes des essais nucléaires français ne tombent pas sous le couperet systématique contraire à l’esprit voulu initialement, que la mention « Mort pour la France » soit attribuée à tous les militaires ayant servi en Afrique du Nord en y ayant défendu les valeurs républicaines.

Pour conclure, il y a urgence, car il n’est plus possible de différer plus longtemps le droit à réparation imprescriptible qui nous est dû, car en ce qui nous concerne nous ne sommes ni responsables, ni coupables. Il y va de l’honneur de la France que nous avons servie.

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