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La station de Métro Charonne s'appelle désormais Charonne - 8 février 1962 en mémoire des 9 morts du massacre de Charonne.

En une période où le besoin d'histoire est si fort dans la société française, et où est légitimement revendiquée une exigence de vérité, en particulier sur les deux moments clefs de notre histoire nationale récente que sont l'Occupation et les guerres coloniales, il n'est pas inutile de se souvenir de Charonne.

Hommage aux neuf victimes de la répression sauvage du 8 février 1962 lors de la manifestation contre l'OAS et la guerre d'Algérie.

Cette manifestation pacifique contre les attentats de l’OAS, la complicité du gouvernement et la poursuite de la guerre en Algérie est réprimée avec une violence terrible et meurtrière.

Neuf syndicalistes tombent sous les coups des forces de police placées sous l’autorité de Papon, Préfet de police et Frey, Ministre de l’intérieur ; des centaines d’autres sont gravement blessés.

Ainsi, Anne-Claude Godeau, Fanny Dewerpe, Suzanne Martorell, Daniel Fery, Jean-Pierre Bernard, Edouard Lemarchand, Hyppolite Pina, Maurice Pochard et Raymond Wintgens sont lâchement assassinés. 

N’oublions pas ces hommes et ces femmes qui se sont battus contre le colonialisme ! Agissons pour la vérité et la justice et la reconnaissance des crimes d’Etat que furent la répression de la manifesation du 17 octobre 1961 et celle de Charonne le 8 février 1962.

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http://www.montreuil-avenir.fr/2014/02/06/declaration-charonne-souvenir-du-8-fevrier-1962/ 

Il y a 52 ans, le peuple algérien gagnait son indépendance. Avec la signature des accords d’Evian, prenait effet, le 19 mars 1962, un cessez-le-feu qui mettait fin à 8 ans de guerre et plus d’un siècle de présence française en Algérie. Dernière étape du démantèlement de l’Empire colonial français, cette  «sale guerre», qui valut à la France de nombreuses condamnations de l’ONU, constitue une part de la mémoire commune de nos deux pays.

Car la paix a été imposée en premier lieu par le peuple algérien lui-même, mais aussi par l’opinion publique qui s’est progressivement ralliée à l’idée d’indépendance de l’Algérie, approuvée par référendum à plus de 90 %, sans oublier le refus des soldats du contingent de suivre les généraux putschistes d’Alger. 

Restituer cette vérité trop souvent occultée, c’est aujourd’hui rendre hommage aux morts du métro Charonne, tués par la police du préfet Papon, le 8 février 1962, lors de la manifestation pacifiste organisée à l’appel de plusieurs syndicats et partis de gauche pour dénoncer les agissements criminels de l’OAS et exiger la paix en Algérie.

Le bilan de cette sanglante répression est terrifiant : des centaines de blessés, et neuf morts. Neuf assassinats. Neuf militants syndicalistes. Le plus jeune n’avait que 15 ans. Rappelons-nous : Daniel Féry (15 ans), Anne-Claude Godeau (24 ans), Jean-Pierre Bernard (30 ans), Fanny Dewerpe (31 ans), Suzanne Martorell (36 ans), Maurice Pochard (36 ans), Edouard Lemarchand (40 ans), Raymond Wintgens (44 ans), Hyppolite Pina (58 ans)… Leurs portraits ouvraient la gigantesque manifestation, silencieuse et recueillie, qui, le 13 février, a rassemblé lors de leurs obsèques plus d’un million de personnes, de la place de la République au cimetière du Père-Lachaise, pour protester contre l’horreur et les exactions commises.

Leurs convictions, toujours nôtres, étaient à l’opposé des conceptions nauséabondes des forces de l’extrême droite qui se retrouvaient dans l’OAS, cette organisation politico-militaire clandestine, anti-républicaine, factieuse et terroriste, qui pratiqua le meurtre de masse en semant la terreur, en métropole comme en Algérie, par des attentats aveugles à la bombe et à l’arme de guerre, par des assassinats, par des enlèvements, des tortures, des plasticages. Ce sont ces hommes, responsables de plus de 2700 assassinats de Français et d’Algériens, qu’ici et là, une frange de la droite et de l’extrême droite, spéculant sur la méconnaissance de l’Histoire, cherche honteusement à réhabiliter.

Non, la guerre d’Algérie et la décolonisation ne sont pas que des moments de l’histoire militaire française. Ce sont également des fragments de la mémoire toujours vivante dont nous sommes faits. Alors qu’un peu partout dans le monde les peuples agissent pour reprendre leur destin en main, les puissants continuent d’attiser les tensions entre les peuples et à promouvoir des logiques militaires néo-coloniales. Dans ce contexte, se souvenir du crime d’État commis à Charonne, honorer la mémoire de ces neuf hommes et femmes assassinés « sur ordre », c’est, bien sûr, rester fidèle au passé, mais c’est aussi se battre pour l’avenir ; c’est dénoncer le « rôle positif » que l’on veut attribuer à la colonisation ; c’est refuser les discriminations, les violences et le racisme. C’est enfin, et surtout, rappeler que les valeurs pour lesquelles ils sont tombés – le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, la justice et la paix – restent plus que jamais d’actualité.

Pour Montreuil Avenir

Patrice Bessac

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   Apposition "8 février 1962" au nom de la station Charonne et pose d'une nouvelle plaque commémorative. Mémoire vivante !

C'était le 8 février 2012 : Ecoutez, entre autres

 Bertrand Delanoë, maire de Paris

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