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La commune inaugure une stèle
à la mémoire du 19 mars 1962
Drapeaux et fanfare pour l'inauguration de la stèle. (© D.R)
L'émotion était palpable devant l'église de Gabian. Les drapeaux flottaient au vent, rangés impeccablement en arrière-plan d'une stèle que l'on venait de découvrir.
Sur une Marseillaise solennelle, les yeux se plissent pour retenir une larme, les mains se ferment en signe de recueillement. Le public nombreux a suivi une cérémonie bien orchestrée. Après un défilé tonitruant dans les ruelles de Gabian, suivi d'une armada de porte-drapeaux, la fanfare des sapeurs-pompiers a ponctué de ses roulements de tambour l'inauguration de la stèle commémorative du cessez-le-feu du 19 mars 1962 en Algérie et la remise de la croix du combattant à Maurice Lauriol. À côté de la tribune où le maire Francis Boutes a évoqué l'histoire tragique et douloureuse en Afrique du Nord, Gilbert Poujol, président de la Fédération Nationale des Anciens Combattants d'Afrique du Nord de Gabian, a relaté, la voix émue, dix ans de guerre. Le sénateur Robert Tropéano s'est souvenu de ses 28 mois de service en Algérie.
A côté, André Montels s'est tenu là, fier. Lui et sa famille ont été au cœur des événements dans une Algérie meurtrie. Sa fille Michèle se souvenant de ses peurs de fillette en ces temps troublés. Désormais, André a devant chez lui un souvenir d'une époque "pas si glorieuse mais importante de sa mémoire, de son histoire". Comme le soulignait Michel Martel, président départemental de la FNACA, il est important d'avoir un lieu de témoignage et de mémoire, non pas pour se glorifier, mais comme un point d'ancrage et de délestage des douleurs et des peines.