Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Il s’agit de Jean Kiffer, maire d’Amnéville (Moselle), ancien député.

Dans une récente interview à France-Soir (février 2011), il avait notamment déclaré : « Au début des années 1960, à la fin de la guerre d'Algérie, j'étais dans l'OAS. À l'époque, on bouffait 20 Soviets tous les jours au petit déjeuner ! ».

Le traitement, par les média et la classe politique, de l’information relative à sa disparition, au cours de la nuit du 10 au 11 août 2011, mérite quelque attention 

Jean-François Gavoury

 logo_france-soir.gif


 


 

(http://www.francesoir.fr/actualite/politique/amneville-jean-kiffer-est-decede-126660.html)

Politique

Publié le 11 août 2011 à 12h54

Amnéville : Jean Kiffer est décédé

Le maire d'Amnéville a été retrouvé inanimé à son domicile ce jeudi. Agée de 75 ans, l'ancien député s'est éteint dans la nuit.

061223rbl666
Jean Kiffer, le maire d'Amnéville, serait décédé d'une crise cardiaque MaxPPP

Amnéville est en deuil. Cette commune de Moselle vient de perdre celui qui fut son maire durant 46 ans, sans interruption. Jean Kiffer est en effet décédé dans la nuit de mercredi à jeudi. L'alerte a été donnée par son épouse après qu'elle ait découvert son corps inanimé à leur domicile ce jeudi matin. Selon une source policière, l'homme âgé de 75 ans aurait succombé à une crise cardiaque.

Né en 1936 à Merten en Moselle, Jean Kiffer était médecin de formation. Elu maire d'Amnéville en 1965, il avait réussi à transformer cette commune notamment grâce à une qualification de station thermale acquise en 1987. Souvent provocant, ce fils de paysan se revendiquait « anticommuniste primaire ». En février, au cours d'un entretien accordé à France Soir[1], ce fasciné par le miracle économique allemand de l'après-guerre était revenu sur la genèse de son parcours : « Au début des années 1960, à la fin de la guerre d'Algérie, j'étais dans l'OAS. A l'époque, on bouffait 20 Soviets tous les jours au petit déjeuner ! Un jour, j'ai appris l'existence du vieux bastion rouge d'Amnéville. J'arrive ici – je ne connaissais pas – et je découvre l'enfer, la désolation : quarante ans d'oppression communiste... J'ai dit : " Merde, je m'installe, je ne bouge plus et je fous les cocos en l'air ! " Mon programme était simple :
"Vous êtes prisonniers du marxisme, je vais vous libérer.". Un an après mon arrivée, j'étais élu. À 29 ans 
».

La " principauté de Stahlheim "

Si Jean Kiffer avait réussi à reconvertir les friches industrielles d'Amnéville en zones dédiées au tourisme et aux loisirs, il avait également d'autres projets, plus ambitieux. Le maire de cette commune avait ainsi érigé cette dernière en « principauté virtuelle de Stalheim ». Un nom en référence à celui que cette ancienne ville sidérurgique portait pendant l'annexion allemande de 1871. Plusieurs fois condamné par la justice et mis en cause pour sa gestion d'Amnéville par la Cour des comptes, Jean Kiffer avait récemment déclaré : « la République qui ne nous a fait que du mal, la République, nous n'en avons jamais eu besoin. La République, je la mets de côté ».

logo france-soir 

(http://www.francesoir.fr/actualite/politique/amneville-bienvenue-dans-principaute-stahlheim-71224.html)

 

Politique

Publié le 8 février 2011 à 07h54 - Mis à jour le 8 février 2011 à 08h00

Amnéville : Bienvenue dans la "principauté de Stahlheim"

En guerre contre l'administration et les tribunaux français, le maire d'Amnéville (Moselle) a menacé de faire « sécession virtuelle » de la République. Voyage au cœur de cet étrange et turbulent territoire lorrain.

« Avec ça, je vais faire exploser le tribunal de prud'hommes de Metz. » Au milieu de son vaste bureau de la mairie d'Amnéville, Jean Kiffer, dossier en main, plante son regard dans celui de son interlocuteur. « Ça », c'est le dernier rebondissement en date dans l'affaire dite « du Pôle thermal » : une conseillère prud'homale a dévoilé les pressions qu'elle aurait subies de sa hiérarchie directe dans le cadre d'une décision récemment favorable à Kiffer et à sa commune. Malgré ces pressions, le jugement, prononcé le 19 janvier, n'a pas été modifié. Il est défavorable à quatre employés du Pôle thermal, les condamnant à verser 23.000 € chacun de dommages et intérêts.

L'édile jubile. Ce petit homme acharné de 74 ans, qui aime à se décrire comme le « maire le plus condamné de France », pense tenir sa revanche. La semaine dernière, cet as de la contre-attaque procédurale a fait remonter l'affaire au ministère de la Justice. Condamné par le passé à d'innombrables reprises devant les prud'hommes, il dénonce cette nouvelle preuve du « complot » qui le vise. S'il obtient la révision de ses précédents procès, il fait une promesse, sourire taquin : réintégrer la République, dont il a fait « sécession virtuelle » voilà un mois, lors de la tonitruante présentation de ses vœux.

Car c'est lors de cette cérémonie filmée, qui a fait le tour du Net, que l'on a (ré)appris à connaître l'incorrigible Jean Kiffer. Son discours séparatiste a pu agacer ou faire sourire.
« Puisque la République ne veut plus d'Amnéville, alors instaurons la principauté de Stahlheim », a-t-il clamé, las de l'acharnement, selon lui, de l'administration et des tribunaux français à son égard. Stahlheim (la « Cité de l'acier ») est le nom donné par les Allemands à cette ex-ville sidérurgique après l'annexion de la Moselle, en 1871...

« Anticommuniste primaire »

Cette sortie provocatrice a encore atteint son objectif : faire parler de la petite ville et de son maire, inventeur autoproclamé du « marketing négatif », élu et réélu sans interruption depuis... 1965. L'histoire bouillonnante de Kiffer, c'est celle d'un fils de paysan, médecin de profession et entrepreneur autodidacte, né à Merten (un village limitrophe de la Sarre, au nord de la Lorraine), fasciné par le miracle économique allemand de l'après-guerre. Il raconte la genèse de son parcours, avec un soupçon d'enrobage de légende : « Moi, je suis un anticommuniste primaire. Au début des années 1960, à la fin de la guerre d'Algérie, j'étais dans l'OAS. A l'époque, on bouffait 20 Soviets tous les jours au petit déjeuner ! Un jour, j'ai appris l'existence du vieux bastion rouge d'Amnéville. J'arrive ici – je ne connaissais pas – et je découvre l'enfer, la désolation : quarante ans d'oppression communiste... J'ai dit : "Merde, je m'installe, je ne bouge plus et je fous les cocos en l'air !" Mon programme était simple : "Vous êtes prisonniers du marxisme, je vais vous libérer." Un an après mon arrivée, j'étais élu. A 29 ans. »

Depuis, il s'accroche à son siège et à son rêve, devenu réalité. De la fenêtre de son bureau, on aperçoit l'imposante silhouette grise de l'aciérie de Gandrange, fermée depuis deux ans, vestige d'un passé sidérurgique (quasiment) révolu en Lorraine. Quant à son grand œuvre, il se trouve dans la forêt de hêtres qui jouxte la commune historique d'Amnéville. En quarante ans, Kiffer a fait sortir du néant un complexe de loisirs baroque, unique en son genre, traversé par une avenue centrale surplombée de... pylônes à haute tension. Aujourd'hui, « Amnéville-les-Thermes » abrite, entre autres, une piscine et une patinoire olympiques, un zoo, une gigantesque salle de spectacle, une piste de ski couverte de 620 mètres (construite sur l'ancien « crassier » d'usines), un casino, un musée de la Moto et du Vélo, des hôtels et le fameux Pôle thermal, décliné en deux versions, populaire et élitiste.

« Guerre du golf »

Des thermes au pied d'un terril ? « Quand j'ai commencé à parler de ça, il y a trente ans, on m'a traité de fou », rappelle-t-il. Il parviendra à ses fins grâce à une combine de filou, sa marque de fabrique : en 1909, un forage avait eu lieu dans la commune voisine de Moyeuvre-Petite. Pensant trouver du charbon, les Allemands étaient tombés sur une source. « L'eau chaude avait jailli pendant des années jusqu'à ce qu'elle soit bloquée par un éboulement. Je me suis dit : "Pourquoi l'eau n'arriverait pas ici ?" Alors j'ai percé un tunnel. On m'a dit que j'avais volé l'eau. Mais moi, j'ai répondu qu'ils n'en faisaient rien ! De là est parti le thermalisme. »

L'histoire de la source est un exemple éclatant de la douteuse « méthode Kiffer » : faire fi du cadre strict des lois et règlements quand ça l'arrange, lui et sa commune. « Quand ça coince, je débute les travaux et je mets les autorités devant le fait accompli, explique-t-il. C'est vrai, j'ai beaucoup fait ça... » D'où l'invraisemblable nombre de procès cumulés, année après année, par la mairie. Comme lors de la « guerre du golf », une interminable bataille judiciaire avec les villages voisins : « Quarante-cinq procès », lance Kiffer, imperturbable... et fier de son 18-trous.

Il raconte également la longue histoire du premier casino et du Pôle thermal, justement, dont l'agrément a été débloqué par Jacques Chirac en mars 1986, juste après sa seconde nomination comme Premier ministre. Une autorisation issue d'un marchandage avec Pierre Messmer (décédé en 2007), qui voulait récupérer Kiffer, « député indépendant », comme apparenté au groupe RPR sur les bancs de l'Assemblée. « Il a téléphoné à Chirac et, une demi-heure après, un motard est arrivé : j'avais ma lettre », sourit-il. Pierre Messmer, mais aussi Charles Pasqua ou encore Jacques Médecin et Michel Poniatowski (respectivement décédés en 1998 et en 2002)... En politique, ce sont les références de Kiffer.

« Dictateur »

Ce « solitaire » décomplexé a même nagé dans des eaux beaucoup plus sulfureuses : ex-compagnon de route du PFN (un mouvement d'extrême droite actif de 1974 à 1984), Kiffer n'avait pas hésité à cajoler l'Afrique du Sud de l'apartheid lors d'une mission parlementaire en 1987. Et quid du Front national, avec lequel on l'accuse d'avoir fricoté ? « Le Pen père, j'ai jamais aimé, dit-il. Mais dans la situation actuelle, je vote Marine. Enfin, je dis ça par dépit, cela ne veut pas dire que je le ferai.

Ces multiples provocations ne font pas rire Thierry Barle. Installé dans sa cuisine, face à une pile de dossiers contentieux, cet ex-policier municipal, encarté à la CGT, dénonce sans relâche la face sombre de Kiffer, qu'il surnomme le « petit Fernandel ». Révoqué (à quatre reprises) pour avoir dénoncé, avec un autre collègue, des « malversations » dans la gestion du Pôle thermal, il fait partie de la petite armée d'opposants, actifs ou silencieux, en lutte contre l'indéboulonnable autocrate. « On ne crache pas dans la soupe, il a fait de belles choses ici, mais c'est un dictateur, souligne-t-il. Si l'on ne va pas dans son sens, on est éliminé. Et puis, quand vous portez l'écharpe tricolore, vous n'avez pas à cracher comme il l'a fait sur la République. » Barle est fatigué par son combat mais il s'accroche. Ses dernières paroles, sur le pas de sa porte, résument sa hargne inextinguible et, en écho, celle de son adversaire : « Le combat continue ! ».

logo-parismatch 

(http://www.parismatch.com/Actu-Match/Politique/Actu/Mort-du-maire-d-Amneville-Jean-Kiffer-321953)

ACTU-MATCH | JEUDI 11 AOÛT 2011

Jean Kiffer, le bâtisseur-provocateur s’en est allé

 

Jean Kiffer, le maire d’Amnéville-les-Thermes en Moselle, s’est éteint dans la nuit, à l’âge de soixante-quinze ans. Ancien député, son parcours politique est très étroitement lié à celui de la commune, qu’il dirigeait depuis 1965.

Antoine Delthil - Parismatch.com

 

Amnéville a perdu son maire. Jean Kiffer, soixante-quinze ans, est décédé dans la  nuit. D’après les informations de la radio France Bleu Lorraine-Nord, il aurait été découvert au petit matin par son épouse, inanimé sur le canapé de son domicile. Ses obsèques devraient avoir lieu samedi prochain, indique France 3 Lorraine. C’est une personnalité politique phare du département mosellan qui vient de s’éteindre. L’élu divers droite (DVD) était en effet à la tête de cette commune d’une dizaine de milliers d’habitants depuis quarante-six ans, sans interruption.

 

Natif de Merten, près de la frontière allemande en 1936, l’homme a été médecin avant de se lancer en politique (Il signait d’ailleurs tous ses discours «docteur Jean Kiffer»). En 1963, il installe son cabinet à Amnéville, alors dirigée par un maire PC. Il racontait en février dernier à «France Soir» sa conquête de la ville: «Un jour, j'ai appris l'existence du vieux bastion rouge d'Amnéville. J'arrive ici – je ne connaissais pas – et je découvre l'enfer, la désolation: quarante ans d'oppression communiste... J'ai dit: "Merde, je m'installe, je ne bouge plus et je fous les cocos en l'air!" Mon programme était simple: "Vous êtes prisonniers du marxisme, je vais vous libérer". Un an après mon arrivée, j'étais élu», racontait alors celui qui se définissait volontiers comme un «anti-communiste primaire».

 

Une réputation de bâtisseur

Son règne en tant que maire, assorti de mandats de député (1973-1978 et 1986-1997) aura été marqué par la reconversion de la ville, qui a trouvé un nouveau souffle grâce au tourisme thermal (le statut de station thermale a été obtenu en 1987), après la fermeture de nombreuses sidérurgies dans le secteur. Des réussites qui ont forgé sa réputation de bâtisseur.

 

Dirigeant la ville d’une main de fer, l’homme était connu pour ses coups de sang à l’encontre de ses détracteurs. Certains des derniers articles publiés sur son blog en donnent un bon aperçu. Condamné par la justice à de nombreuses reprises (il se décrivait parfois comme «le maire le plus condamné de France»), il avait écopé en mai dernier d’un mois de prison ferme pour outrage à magistrat, une décision dont il avait fait appel. Il voulait instaurer dans sa ville, qu’il estimait délaissée des représentants de l’Etat, une «principauté virtuelle» portant l’ancien nom allemand de la commune. Une idée qu’il avait développé lors de la cérémonie des vœux 2011 aux Amnévillois: «Puisque la république ne veut plus d’Amnéville, alors instaurons à Amnéville la principauté de Stahleim […] La république, nous lui demandons une seule chose, qu’elle nous foute la paix ».

 

 logo

 

(http://www.loractu.fr/metz/657-amneville-jean-kiffer-voulait-parrainer-marine-.html)

 

Amnéville : Jean Kiffer voulait parrainer Marine Le Pen

 

Dans un communiqué, Thierry Gourlot membre du Bureau politique du FN, président du groupe FN au Conseil régional de Lorraine indique que Jean Kiffer souhaitait parrainer Marine Le Pen et la recevoir dans sa ville, à Amnéville en vue de la présidentielle de 2012. Au même moment, les personnalités politiques locales rendent hommage à Jean Kiffer.

 

Les réactions à la mort brutale de Jean Kiffer se multiplient. Le Front National, par la voix de son président au Conseil Régional réagit dans un communiqué diffusé sur le site Internet d’extrême-droite Nations Presse. «C’est avec émotion et tristesse que je viens d’apprendre la mort du Dr Jean kiffer » écrit-il. L’homme d’extrême droite évoque d’ailleurs ses liens d’amitiés avec le Dr. Kiffer. «Jean était un ami auprès de qui j’ai commencé véritablement ma vie politique en 1977 et avec qui j’ai tant appris. Homme de foi et de courage, Jean était un bâtisseur que rien, n’y personne, ne pouvait arrêter quand il avait un projet en tête. Amnéville en portera à jamais le témoignage.» affirme un communiqué de presse du Front National Lorraine.

 

« Il avait décidé de parrainer Marine Le Pen »

 
 

On apprend par ailleurs que Jean Kiffer, homme profondément ancré à droite souhaitait soutenir Marine Le Pen. La nouvelle présidente du Front National, actuellement en campagne pour 2012, cherche des signatures d’élus. Elle doit en recueillir 500 afin de présenter officiellement sa candidature. Thierry Gourlot confirme : «il avait décidé de parrainer Marine Le Pen aux présidentielles de 2012 et souhaitait la recevoir dans sa ville.»

 

Déjà controversé et critiqué pour certaines décisions, Jean Kiffer aurait signé une nouvelle polémique en pleine campagne présidentielle. L’ex-député n’avait pas encore affiché publiquement son soutien à Marine Le Pen ou au Front National en vue de l’élection présidentielle de 2012.



[1] Cf. infra.

Tag(s) : #Associations
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :