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LETTRE DE M. JEAN LAURANS, PRÉSIDENT DE LA FNACA DE PARIS
À MME RACHIDA DATI, MAIRE DU VIIe ARRDT DE PARIS
Madame la Maire, Madame la Ministre,
Le 19 mars dernier, j’étais présent dans votre mairie au monument aux morts de votre arrondissement aux côtés des adhérents de notre comité local FNACA et d’autres associations pour rendre un hommage solennel, comme nous le faisons depuis 52 ans, à la mémoire des militaires et victimes civiles de votre arrondissement morts pour la France pendant la guerre d’Algérie et les combats de Tunisie et du Maroc.
Votre absence renouvelée à cette cérémonie devenue, depuis la loi du 6 décembre 2012, la journée nationale officielle du souvenir de notre génération du feu nous a doublement choquée dans la mesure où à la gerbe du Maire de Paris a été en votre absence et celles de vos représentants déposée par moi-même. Cette façon de faire est inadmissible et n’honore pas vos fonctions. Nous attendions une autre attitude de la part de l’élue républicaine conseillère de Paris que vous êtes et de l’ancienne ministre de la justice garde des Sceaux.
Je tenais à vous faire connaître mon indignation personnelle partagée par les 4600 adhérents de notre fédération parisienne et tout particulièrement par les adhérents de votre arrondissement.
Au moment où l’État encourage désormais l’expression de cette mémoire pour sortir du silence comme le réclamait la jeunesse française et ses éducateurs, vous êtes la seule maire d’arrondissement de Paris à ne pas respecter la mémoire de nos morts et nous en sommes particulièrement choqués et affectés. Veuillez croire, Madame la Maire, à mes sentiments républicains.
Jean Laurans, Président départemental
SOUVENIRS, SOUVENIR
Deux mil quatorze, année de quatre anniversaires :
Des Allemands, d’abord, farouches adversaires,
Ensuite les nazis et un débarquement,
Pour sauver une France au bord du reniement.
Puis la fin des combats dans cet Extrême-Orient
Dont on parle si peu, vu son éloignement.
Enfin, la « Der des Der » comme nous l’espérons !
Celle qui nous concerne et n’avait pas de nom ;
« Evénements » d’abord et puis « Maintien de l’ordre »
Puis « Pacification » mais toujours la discorde
Cette guerre qui dure et qui ne finit pas
Porte des souvenirs qui sonnent comme un glas,
Laissant sur le terrain trente mille soldats
Dans cette guerre atroce aux horribles combats !
Je me souviens très bien l’Ecole d’Officiers
Où l’on nous apprenait à tuer sans pitié,
Et moi, j’avais vingt ans, je ne comprenais rien
Et je m’exécutais en faisant mieux que bien.
Je sors sous-lieutenant, choisis mon régiment
J’opte pour l’Allemagne où nous sommes présents :
C’est vous dire l’envie de l’Algérie française
Et de donner ma vie pour défendre une thèse !
Je passe à Tübingen et comme aide de camp
Auprès d’un général direct et compétent
Dix mois à dialoguer avec des étudiants
Et à perfectionner ainsi mon allemand !
Avril soixante et un : retour en Algérie
Dans ce si beau, si grand et si rude pays.
La guerre va cesser restent les attentats ;
F.L.N, O.A.S, pieds-noirs et fellaghas.
Je suis sur le « barrage » face à la Tunisie
Et des « harcèlements » entrecoupent nos nuits
Seul avec mon radio qui, près de moi, mourra
Et vingt-deux autres gars, braves petits soldats.
Attente et déception durent quatorze mois
Pendant lesquels la vie nous file entre les doigts.
Notre cessez-le-feu, si cher à notre cœur
Passa inaperçu dans notre sous-secteur !
Et c’est le lendemain par message radio
Que j’apprends la nouvelle et transmets illico
En juin soixante deux je rentre donc en France
Ne croyant plus en rien, ni foi, ni espérance
Il me faut bien six mois pour retrouver l’espoir
D’un monde un peu moins triste et qui se laisse voir.
Le travail me reprend et la chance un beau jour
Me fera rencontrer Les Parapluies d’Cherbourg !...
Vous avez tous vécu, chacun à sa façon
Un épisode ou deux de la dure leçon
Que la vie militaire et la guerre mêlées
Nous ont fait vivre hélas ! sans l’avoir désiré.
Unis pour aborder cette année dans l’action
Afin que nos souhaits, nos revendications
Soient accueillis enfin sous un ciel tutélaire
Et nous fassent rester ensemble solidaires.
Ne lâche rien, mon gars, demeure vigilant
Et que l’année en cours te conserve vivant
Prêt à intervenir, à défendre tes droits
Pour notre dix neuf mars, la FNACA et la loi !
Daniel VIDELIER
FNACA 15°
19 mars 2014