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Guy Deblyk, Jean Blanchot, Mireille et Christophe, ainsi que Mme Deblyck-Blanchot (de gauche à droite). Photo S.B. (CLP)

Après 50 ans d’attente, la famille de Louis Blanchot, tué en Algérie, a enfin obtenu justice : le nom de l’ancien capitaine de l’armée a été inscrit samedi sur le monument aux morts.

Voilà plus de 50 ans que sa famille attendait cela. Né à Bletterans, le 27 août 1918, le capitaine Louis Blanchot a été déclaré disparu en 1959 en Grande Kabylie. Il n’avait pas eu droit, jusqu’à samedi, à ce que son nom soit inscrit sur un monument aux morts. À la demande de son épouse, soutenue par la municipalité et la FNACA, c’est maintenant chose faite.

Des circonstances toujours inconnues

« Le 21 septembre 1959, à la disparition du capitaine, le couple avait deux enfants, Mireille, 7 ans, et Patrice, 2 ans, décédé il y a quatre ans. Un troisième enfant, Christophe, devait naître six mois après », explique Jean Genot, président de la FNACA.

Malgré des années de recherche auprès des autorités militaires et des politiques des deux pays, la famille n’a jamais pu connaître les circonstances de sa disparition. Son décès sera officialisé par le tribunal de Grande Instance de Grasse le 17 octobre 1963 et la mention Mort pour la France attribuée au nom du Capitaine Blanchot, par le ministère des Armées. Alors pourquoi l’inscription sur le monument ne se fait-elle que maintenant ? Selon le maire, François Perrodin, la retranscription du jugement n’avait pas été portée à la connaissance de la commune. Tout le monde pensait donc que personne à Bletterans n’était tombé lors de la guerre d’Algérie.

Contacté pour participer à la cérémonie, Michel Bejean, instituteur à la retraite, habitant Arlay et affecté dans le 3e bataillon, se souvient de son arrivée sur le terrain. Il y avait peu de monde pour l’accueillir, tous étaient engagés dans une opération montée immédiatement après l’enlèvement d’un militaire par les Fellagas. Ce militaire, c’était Louis Blanchot. Il assure que tout a été fait pour retrouver le capitaine, que ses frères d’armes ont donné le meilleur d’eux-mêmes.

Louis Blanchot, militaire dans l’âme

louis-blanchot-photo-dr.jpgLe capitaine Louis Blanchot est né à Bletterans le 27 août 1918. Après l’école primaire, il entre à l’École normale d’instituteurs de Lons. Il n’exerce sa fonction de maître d’école que durant quatre ans.

Pour remplir ses obligations militaires, en 1938 il est incorporé au 60e Régiment d’infanterie (RI). Fait prisonnier par les Allemands à Pithiviers en 1940, il s’évade en octobre 1941.

Affecté au 1er puis au 7e régiment de tirailleurs sénégalais, et au 2e régiment d’infanterie coloniale en 1947, il poursuit sa carrière militaire en Indochine durant deux ans. Blessé en 1949, il est rapatrié sanitaire. Nommé au grade de capitaine et affecté au 6e RTS à Casablanca puis à Rabat, il change à nouveau d’affectation pour Tamatave de 1956 à 1958. Il rejoint alors l’Algérie en février 1959 au RI de marine pour une mission de pacification et disparaît le 21 septembre 1959 à Bordj-Me-Naiel, région des Issers, en grande Kabylie, département de Tizi-Ouzou. Le capitaine Louis Blanchot a été fait chevalier de la Légion d’honneur le 3 août 1954 et a reçu la Croix de guerre avec palme le 16 avril 1948 ainsi que la médaille coloniale.

Un apaisement pour la famille

Puis la femme du capitaine a pris la parole. « Je suis lasse du désintérêt, voire du mépris de l’État français à l’égard de tous ces militaires disparus qui n’ont été ni recherchés, ni ramenés à leur famille, regrette Madeleine Deblyck-Blanchot. Je voulais tirer de l’oubli le capitaine, mon mari, et honorer sa mémoire. » 50 ans de mutisme ont ainsi été annulés par cette cérémonie solennelle. Un apaisement est ainsi apporté à toute la famille. À ses enfants mais aussi à son frère, Jean, 99 ans, venu tout spécialement célébrer ce moment tant attendu.

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