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Chenôve (Bourgogne)

Café Citoyen

Pieds-noirs, harkis, appelés du contingent, Algériens, Français étaient au rendez-vous.

Guerre d’Algérie :

 « Il est temps de se parler »

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Laurent Bouhier, Yves Pautrat et Gaby Blondaux animaient le Café Citoyen Photo I.G.

Un Café Citoyen avait lieu mercredi soir à la MJC de Chenôve sur le thème de la réconciliation entre la ­France et l’Algérie.

Cinquante ans après les accords d’Évian, la Maison de la Jeunesse et de la Culture (MJC) de Chenôve s’est posé la question d’une réconciliation entre la France et l’Algérie. Une quarantaine de participants étaient présents pour ce débat. Pieds-noirs, harkis, appelés du contingent, Algériens, Français, ils étaient tous au rendez-vous du Café Citoyen.

Initié par l’association la Nouvelle Arcadie, Fédération des Cafés Citoyens, cet échange était animé par Laurent Bouhier, fils de pieds-noirs, sous l’autorité d’Yves Pautrat et Gaby Blondaux, respectivement trésorier et directeur de la MJC.

« Qu’est-ce que les gouvernements français et algérien pourraient faire pour favoriser la réconciliation ? », « Que peuvent faire les ­individus pour faciliter cette réconciliation ? », ­telles étaient les deux questions majeures posées aux participants.

« La cicatrice est là, on ne peut pas l’effacer mais le peuple algérien veut avancer », a déclaré Mohamed Achab, né en Algérie, arrivé en France à l’âge de 2 ans. Pour Annie, la mère de Laurent Bouhier, « il faudrait que chaque gouvernement reconnaisse ses exactions ». « Il n’est pas question de demander une repentance de la part du gouvernement algérien », a répondu Jean-Michel, sous-lieutenant, appelé en Algérie. « Il y a un temps pour se taire et un temps pour se parler en 2012, il est temps de se parler», a ajouté René Schmitt, auteur du livre « Quand la Méditerranée traversait la France ».

Parler, c’est aussi ce que souhaitent les plus jeunes, pour comprendre ce qu’il s’est passé. « Nos parents nous ont transmis leur souffrance. Il faut dire la vérité pour que tout le monde s’apaise », a expliqué une jeune Algérienne, étudiante à Agrosup Dijon.

Le débat s’est interrompu l’espace d’un instant pour lire la lettre remise à tous les appelés avant leur départ en ­Algérie. Vive émotion dans la salle, chacun a souhaité réagir. « Je sors grandie de la lecture de cette lettre. ­Elle m’a bouleversée », a affirmé Fatima Achab, coanimatrice du ­débat.

Parmi les propositions de réconciliation, l’idée des jumelages revient souvent. Pour Gérard, c’est une solution : « J’ai proposé au maire de Chenôve de jumeler notre ville avec une ville ou village en Algérie. Les jumelages franco-allemands ont déjà permis une réconciliation ». Le président de la Maison Bourgogne-Rhénanie-Palatinat, ­également présent, a lui aussi soutenu cette idée, riche de son expérience avec l’Allemagne.

Face à l’intérêt des participants, le Café Citoyen aura eu du mal à se terminer mais laisse augurer un bel avenir pour les prochains échanges organisés à la MJC de ­Chenôve.

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« Le gouvernement algérien devrait lâcher du lest, essayer de passer à autre chose, travailler sur le sentiment de rancœur. Le gouvernement français devrait faire des excuses officielles, le pardon des Français ».

Un jeune Algérien, étudiant à Dijon depuis trois ans et demi.

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« Des livres d’histoire plus justes »

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Enseignante retraitée

« Les gouvernements devraient et doivent être les garants de l’éducation à l’histoire, les livres d’histoire doivent être plus justes. »

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