A noter, dans cette accablante séquence, l’affirmation du député Aboud à propos de La valise ou le cercueil : « C’est un film de vérité », immédiatement suivie de « Je ne l’ai pas vu. Je ne l’ai pas vu. » !
Jean-François Gavoury
PS : Gabriel Mène, au côté d’Élie Aboud, est le président de l’Union syndicale de défense des intérêts des Français repliés d'Algérie (U.S.D.I.F.R.A.), dont le dernier bulletin de liaison (« Parlons vrai » - édition de mars 2011 - n° 45) comporte, le document ci-après :
Elie Aboud est extra-lucide !
Il n’avait pas encore vu le film « Hors la loi » qu’il portait déjà un jugement négatif sur lui. Là il récidive, il n’a pas vu « La valise ou le cercueil » mais il déclare « c’est un film de vérité » !
Ben voyons, ces choses-là ne se discutent pas.
Moi non plus je reconnais que je n’ai vu aucun de ces deux films mais, malheureusement pour moi, j’ai vu pendant vingt-six mois ce qu’était la guerre d’Algérie qui s’est inscrite dans 132 ans de colonialisme, d’exploitation, de racisme, de maintien d’une communauté dans un état inférieur.
Ah sans doute que l’exode des Pieds Noirs a été quelque chose de très douloureux. Mais si on acceptait de regarder enfin ce qu’était la réalité de la situation pour les autochtones, exacerbée par la guerre coloniale qui a duré plus de sept ans avec les exactions de l’armée française, aggravée ensuite par l’aveuglement de l’OAS qui a tenté de mener une politique de terre brûlée, mettant le pays à feu et à sang.
Sans doute aussi que le sort des harkis mérite qu’on s’y attarde. Mais qui donc les a conduits à rallier le camp de l’oppresseur ? Qui, après s’être servi d’eux, les a abandonnés à leur sort ou ont reproduit dans les camps de regroupement en France la même logique de domination, de mépris du Maghrébin, que celle qui prévalait en Algérie ?
Dans l’affaire on oublie à peu près systématiquement ce qu’ont vécu les appelés du contingent qui ont perdu de longs mois de leur jeunesse, quelquefois leur santé et parfois même leur vie dans une guerre qui ne les concernait en rien et qui par ailleurs n’avait rien de noble !
Donc Elie Aboud qui était au mois d’août à Port Barcarès au stand « La valise ou le cercueil » a annoncé qu’une projection du film aurait lieu à Valras, au Palais de la Mer le 2 septembre. Je suppose qu’elle a eu lieu.
Il cherche quoi exactement le député de ma circonscription ? Les voix des nostalgériques ? Je crois que c’est pire. Elie Aboud n’a rien retenu de l’histoire et est toujours dans la justification du colonialisme même si cette justification a abouti à l’OAS et à ses crimes.
Notre présence militaire en Afghanistan, en Libye, en Côte d’Ivoire à laquelle souscrit cet élu de la majorité est dans ce registre-là ! La philosophie qui se résume dans la morale de la fable de La Fontaine, « Le loup et l’agneau » et que je rappelle ici : « La raison du plus fort est toujours la meilleure » n’est certes pas avouée. Elle est même camouflée sous des considérations tout ce qu’il y a de plus raisonnable : humanisme, démocratie, sécurité, liberté, émancipation… comme cela était le cas au bon vieux temps de l’Algérie française.
Pour un peu Elie Aboud proposerait, s’il le pouvait, l’envoi d’un corps expéditionnaire de l’autre côté de la Méditerranée pour récupérer ces trois départements français que De Gaulle avait lâchement abandonnés.
Jacques Cros