Communiqué de la FNACA du 27 février 2012
LE MÉMORIAL DÉTOURNE
En 2002, 40 ans après la fin de la guerre d'Algérie, le président Jacques Chirac inaugurait le Mémorial national de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie, que les anciens combattants français attendaient depuis 1962 !
Il rendait ainsi l'hommage de la Nation aux 30 000 militaires morts pour la France en Afrique du Nord, dont une liste partielle de près de 25 000 noms défile en permanence sur l'écran électronique.
En 2010, le secrétaire d'Etat Hubert Falco, décidait d'y faire ajouter les noms des civils ayant trouvé la mort le 26 mars 1962, rue d'Isly à Alger, à l'issue d'une manifestation à caractère insurrectionnel, organisée par l'OAS, provocant l'indignation de la FNACA et de nombreuses autres associations d'anciens combattants.
Demain, 28 février 2012, le secrétaire d'Etat Marc Laffineur présidera la cérémonie d'installation d'une liste supplémentaire de 1585 noms de victimes civiles disparues pendant la guerre d'Algérie, notamment après le cessez-le-feu contesté et combattu par l'organisation criminelle OAS.
La FNACA, association spécifique des combats d'Afrique du Nord, considère qu'une telle initiative contribue à la confusion des mémoires et au détournement de la vocation initiale de ce Mémorial sur lequel ne figurent même pas tous les noms des soldats morts en Afrique du Nord.
Le gouvernement cède ainsi aux pressions des mouvements extrémistes, à la veille d'une élection importante, alors qu'il persiste à refuser, dans le même temps, la commémoration officielle du cessez-le-feu du 19 mars 1962 et qu'il existe déjà un Monument aux disparus inauguré officiellement à Perpignan en 2007.
La FNACA rappelle que le Mémorial du quai Branly, résultat de plusieurs décennies d'action des anciens combattants, est destiné à rendre hommage aux seuls militaires et supplétifs ayant trouvé la mort au service de la France.
Paris, le 27 février 2012
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C'EST MON POINT DE VUE
ET C'EST AUSSI UNE QUESTION
Mais depuis ce 27 février 2012, dans l’Ancien d’Algérie dont j'ai reçu le dernier numéro ce matin 11 mars 2014, pas un seul mot de la FNACA sur le fait que le Mémorial national ait été détourné, dénaturé, falsifié ? Pourquoi ? D'autant plus que Jean-François Gavoury a écrit :
"De la gouvernance passée, les anciens partisans de l’Empire colonial ont pu obtenir l’inscription, sans le moindre contrôle, de 4.000 noms de civils sur le mémorial national de la guerre d’Algérie, ainsi assimilés, de fait, à des Morts pour la France : ils en veulent 100.000 supplémentaires!
Selon un rapport d’information parlementaire sur l’Algérie enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 30 octobre 2013, les aides spécifiques, réparations et autres indemnisations au profit du monde rapatrié ont représenté une dépense cumulée de près de 40 milliards d’euros depuis 1961 (valeur 2013) : ils estiment le processus de dédommagement inachevé !
Ils ont été les complices de l’OAS en soutenant les factieux ou en se conformant à leurs appels à l’insurrection : ils demandent aujourd’hui à la République de faire officiellement acte de repentance pour ne s’être pas soumise à leur loi de la terreur".
Ce problème est-il devenu tabou avec à la tête de l’Etat le président « du changement c’est maintenant » un président qui n’a toutefois jamais abrogé le 5 décembre ? Il est vrai qu’une majorité de sénateurs sont à l’origine de la loi du 6 décembre 2012 rendant « officielle » la commémoration du 19 mars 1962, mais, quand même, nous avons vraiment été une génération du feu sacrifiée : les trois dates historiques dans l'action de la FNACA le prouvent : il a fallu attendre 12 ans après le cessez-le-feu, soit 1974, pour que l'on reconnaisse notre qualité de combattant, il a fallu attendre 37 longues années pour qu'en 1999 on reconnaisse qu'en Algérie c'était bien la guerre, il a fallu attendre 50 interminables années pour que la loi du 6 décembre 2012 reconnaisse que le 19 mars 1962 était devenue une date de commémoration officielle... mais restons vigilants car rien n'est acquis à vie, et une loi peut, hélas, toujours en remplacer une autre... Quelle grande déception lorsque nous avons appris que la date du 5 décembre n'était pas abrogée. Connaissant la responsabilité des "donneurs d'ordres" de tous bords politiques, pendant la guerre d'Algérie et 52 ans après le cessez-le-feu je comprends mieux ce que valent les hommes d'Etat... Leur hypocrisie est la raison pour laquelle la 3e génération du feu a été, est et restera une génération sacrifiée.
Michel Dandelot
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