Infrarouge est une émission de télévision française de documentaire diffusée le mardi soir en troisième partie de soirée sur France 2. Hier 14 janvier 2014, le documentaire s’intitulait La Guerre En Face.
Depuis la fin de la guerre d’Algérie, 250 000 hommes ont servi sur plus de 160 théâtres d’opérations extérieures. Pourtant, qui se souvient du Tchad, du Liban, de Kolwezi ?
Comment sommes-nous passés du soldat inconnu aux soldats méconnus ?
Ce film s’interroge sur la disparition de la figure du soldat dans notre société et revient sur les causes de cette disparition, en revisitant cinquante ans d’histoire. Des soldats de tous rangs, qui ont participé à ces opérations et le font encore, nous parlent de leur engagement et des transformations majeures qui sont apparues au sein de l’armée depuis la fin guerre d’Algérie. Ce documentaire dévoile les nouveaux visages de la guerre et notre incapacité à la regarder en face.
Ce film s’inscrit dans la droite ligne d’un travail qui est mené depuis maintenant plusieurs années sur la guerre et ses représentations à travers des films tels que Roman Karmen, un cinéaste au service de la révolution, Combattre pour l’Indochine, Vietnam, la trahison des médias ou bien encore Le siècle de Verdun. D’ailleurs, c’est en travaillant sur Le siècle de Verdun qu’est plus ou moins née l’idée de La guerre en face à travers un constat et plusieurs questions. S’il est vrai qu’à l’exception de la guerre du golfe – qui n’a concerné que des professionnels – la France n’est plus en guerre depuis la fin de la guerre d’Algérie (et on sait à quelles difficultés ont dû faire face les anciens d’Algérie pour faire reconnaître cette guerre sans nom). Il n’empêche que depuis la fin des années soixante nos soldats ont été projetés en dehors de nos frontières sur près de 160 théâtres d’opérations extérieures et qu’ils n’ont jamais cessé « de servir et de mourir » pour la France, que ce soit en Afrique, au Liban, en Bosnie et aujourd’hui en Afghanistan. Qui se souvient aujourd’hui des 52 morts de l’attentat du Drakar au Liban en 1983 ?
Qui se souvient des soldats morts en Bosnie ? Il y en a eu près d’une centaine sans compter les blessés choqués à vie. Que sont devenus leurs camarades ? Quelle attention leur apporte-t-on ? Quelle est leur place dans société française alors qu’ils sont aujourd’hui plusieurs dizaines de milliers et qu’ils nous sont la plupart du temps indifférents ? Pourquoi nos anciens combattants ont-ils disparu de nos rétroviseurs ? Est-ce simplement un effet statistique ? De quel poids peuvent compter les 400 morts en opérations extérieures au regard des morts de la première guerre mondiale ? Ces questions, comme ce constat, sont restées à l’état de projet jusqu’à ce que survienne l’embuscade d’Uzbeen qui a coûté la vie à 21 de nos soldats en août 2008 en Afghanistan.
Cliquez sur le lien ci-dessous, vous verrez un extrait de cette émission mais écoutez bien la fin :
http://www.france2.fr/emissions/infrarouge/diffusions/14-01-2014_26621