Consultons d'abord l'article de Presse, après nous ajouterons nos propres réflexions :
Saint-Rémy
19 mars ou 5 décembre ? La guerre d'Algérie
n’en finit pas
Le 19 mars, une chose est sûre : les élus de gauche se déplaceront au monument aux morts. Photo D. C. (CLP)
La lettre envoyée à la population par l'opposition passe mal pour la FNACA. La droite san-rémoise y remet en cause les cérémonies du 19 mars concernant la fin de la guerre d'Algérie.
D’aucuns diront que c'est un combat d'arrière-garde entre tenants d'idéologies viscéralement opposées. D'autres y verront une querelle d’historiens. Néanmoins, la date célébrant la fin de la guerre d'Algérie reste un sujet brûlant pour les acteurs du conflit comme pour les politiques.
À Saint-Rémy, l'opposition de droite a rallumé la flamme il y a quelques jours, en envoyant un courrier à la population dans lequel elle conteste la légitimité des cérémonies du 19 mars. Pour la FNACA locale, « ne pas reconnaître le 19 mars 1962 correspond à falsifier notre histoire. Quand au 5 décembre, cette date imposée par le chef de l'État ne signifie rien ».
De son côté, le maire de Saint-Rémy nous a répondu que « pour lui, il n'y a pas de débat », et qu’il serait « présent au monument le 19 mars car c’est la seule date qui compte ».
« Si tout le monde avait respecté le cessez-le-feu, il n'y aurait pas eu autant de morts et de haine », a dit la FNACA de Saint-Rémy Lux Sevrey.
Pour l'opposition, « Le cessez-le-feu signé le 18 mars 1962 a permis aux quelque 30000 « djounouds », stationnés en Tunisie et au Maroc, de s’installer dans tout le pays et, contrairement aux termes de l’accord censé respecter les populations, ils se sont livrés à des actes de vengeances, assassinats, en particulier des harkis et de leurs familles (plus de 100000 victimes, dont un certain nombre de Français « pieds-noirs » et militaires estimés à 3000). Quant au projet de loi proposant la date du 19 mars, mis en débat à l’Assemblée par Jospin, il n’a pas recueilli une majorité suffisante, et a donc été abandonné par le 1 er ministre. D’où le choix du 5 décembre, par le président Chirac, lié à l’inauguration d’un mémorial national pour les victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie. » Triste guerre d'Algérie qui continue de diviser les soldats qui se sont battus sous le même drapeau.
David CARRETTE (CLP)
La honte pour l’opposition de droite de Saint-Rémy (Bourgogne), à l’image des extrémistes, héritiers de l’OAS, nostalgiques de l’Algérie française, elle s’oppose à la commémoration du 19 mars 1962 et le proclame par voix de Presse
D’abord la FNACA par l’article 2 de ses statuts écrit : « est indépendante à l’égard des pouvoirs publics et de tout parti politique » cela veut dire que ses adhérents sont de toutes tendances politiques, de droite comme de gauche.
L’opposition de droite de Saint-Rémy ne sait peut-être pas que des personnalités de droite adhèrent à la FNACA, en voici deux exemples : Georges Colombier, député UMP de l’Isère, Bernard Saugey, sénateur UMP de l’Isère, il y en a d’autres…
Par contre la FNACA n’a pas d’adhérents de l’extrême-droite, le parti de la honte, du racisme, de la xénophobie, le parti qui prétend que les fours à gaz des nazis n’étaient « qu’un détail de l’histoire ». C'est plutôt aux valeurs de l'extrême droite que se réfère la droite de Saint-Rémy : la honte.
Concernant la commémoration du 19 mars 1962, la FNACA n’est pas seule à se réunir chaque année depuis 1963, pour se souvenir des 24000 jeunes de 20 ans morts en Algérie, ainsi que de tous les civils assassinés par l’OAS en Algérie et en France, cette organisation terroriste et criminelle responsable de 2200 assassinats.
Si l’OAS n’avait pas sévit après le 19 mars 1962, en appliquant la politique de la terre brûlée et les assassinats, il n’y aurait jamais eu les tragédies du 26 mars et 5 juillet 1962, en effet après le 19 mars 1962 les attentats de l'OAS ne cessent pas : assassinats individuels de musulmans, chasses à l'homme, explosions au plastic, tirs de mortiers.
A Oran, l'OAS s'attaque à une clinique ; les plasticages, les mitraillages prennent une cadence infernale.
Fin avril, une voiture piégée explose dans un marché, très fréquenté par les Algériens, en ce moment de Ramadan - il n'y a pas de bilan officiel, les Algériens parlent de plusieurs dizaines de victimes.
Le 2 mai, une voiture piégée explose dans le port d'Alger : 62 morts et 110 blessés, tous musulmans.
En mai, à Oran, quotidiennement, 10 à 50 Algériens sont abattus par l'OAS.
Le 7 juin 1962 est un des points culminants de la politique de « la terre brûlée ». Les « commandos Delta » de l'OAS incendient la bibliothèque d'Alger, et livrent aux flammes ses 60000 volumes.
A Oran, la mairie, la bibliothèque municipale et quatre écoles sont détruites à l'explosif.
Aujourd’hui encore les héritiers de cette organisation sévissent, principalement dans le Sud de la France, en fleurissant les tombes des condamnés à mort et fusillés par décision de la Justice de la République Française, aujourd’hui encore, 50 ans après la fin de la guerre d’Algérie, ces nostalgiques de l’Algérie Française, tous adeptes de l’extrême droite, tentent de faire réhabiliter la défunte OAS.
Il y a en France plus de 30 villes où des stèles aux « combattants tombés pour que vive l’Algérie française » ont été inaugurées.
Il y a en France, aujourd’hui, des personnalités françaises de « hauts rangs » qui ne cessent de glorifier la colonisation, il nous convient donc de dire non aux valeurs coloniales qui continuent d’être véhiculées par des nostalgiques de «l’Algérie française » et les tenants du choc des civilisations.
La date 5 décembre, retenue par un de nos présidents de la République ne correspond à aucun fait de cette guerre d’Algérie. Elle se réfère à la date, d’ailleurs déplacée à la dernière minute, où il pût enfin inaugurer un mémorial spécifique, en 2002, situé au Quai Branly à Paris. Lieu que nous attendions d’ailleurs depuis 40 ans.
Un de ses prédécesseurs avait lui, inaugurer un autre espace mémoire à Notre Dame de Laurette aussi à une autre date, avec aussi la même volonté d’éviter une trop grande homogénéité de ce groupe d’hommes nés entre 1932 et 1943 et soudés par leur envoi et leur participation là-bas.
On remarque que plusieurs inventeurs tentèrent, depuis 48 ans, d’initier 12 dates diverses et variées, sans aucune relation avec la réalité et toujours sans aucun succès.
On peut rappeler que 90.7% des français ont approuvé le cessez-le-feu du 19 mars 1962, lors d’un référendum organisé par le président de la République en place à cette époque, le Général de Gaulle, le 8 avril 1962.
Le 19 mars 1962 est la date de la décolonisation française, c’est la victoire de la Paix. C’est la date où la France a commencé à mettre en cohérence les valeurs anticoloniales et de respect des droits de l’Homme qui sont le fondement de notre République.
Non la FNACA n’est pas seule le 19 mars puisque plus de 48 unions d’anciens combattants, de 20000 conseils municipaux (y compris le Conseil municipal de Saint-Rémy), de 9 conseils régionaux et de 48 conseils généraux de toutes les sensibilités politiques ont émis un vœu en faveur de l’officialisation de la date du 19 mars comme journée du souvenir et de recueillement.
Les successifs sondages réalisés confirment les précédents et indiquent que 86% des français considèrent que la date anniversaire du cessez-le-feu reste le 19 mars 1962.
Les anciens combattants en Algérie, qui sont les premiers concernés, sont eux aussi majoritairement favorables au choix de la date du 19 mars 1962, ce qui relativise la représentativité des autres associations qui prétendent toujours aussi abusivement parler au nom de tous.
A la discussion du budget 2010 des anciens combattants, des députés de tous les bancs de l’Assemblée Nationale ont souligné l’inutilité du choix d’autres dates que celle du 19 mars 1962.
A Saint-Rémy (Bourgogne) comme partout ailleurs en France commémorons ensemble et très nombreux, le 19 mars 2011, la mémoire de toutes les victimes de la guerre d’Algérie et la mémoire de ces hommes et femmes qui ont résisté au nom des luttes anti-coloniales et des droits de l’Homme.
Faisons qu’aujourd’hui, les nouvelles générations prennent à leur compte ces luttes pour l’égalité afin que les drames du passé ne puissent se répéter.
M. Pierre Jacob, maire de Saint-Rémy, a pris connaissance de cet article et nous écrit ceci :
"J'ai bien pris connaissance de votre courriel et du lien, que j'ai consulté.
Je vous en remercie.
Nous avons Conseil municipal ce soir, cela pourra me servir si le sujet vient en débat.
Avec mes sentiments les meilleurs"
Pierre JACOB
Maire de Saint-Rémy
Documents de la FNACA de Saint-Rémy
Lux, Sevrey
Le document ci-dessous a été adressé au JSL
mais une partie a été censurée