Mais rappelons d’abord qui est Jean-François Gavoury. Il est le fils de Roger Gavoury, commissaire central d’Alger, sauvagement assassiné par l’OAS le 31 mai 1961.
Jean-François a alors onze ans et nous supposons que c’est lui qui, en culottes courtes, figure sur la photo prise à Hussein Dey lors des obsèques de son père.
Situation à n’en pas douter extrêmement douloureuse pour un enfant de cet âge ! Aussi nous comprenons qu’il ait à cœur d’animer l’Association des familles de victimes de l’OAS dont il est le président (l’ANPROMEVO).
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Jean-François Gavoury : «Longuet n’a pas fini de nuire»
Le 03.11.12 |
© D. R.
Pour Jean-François Gavoury, président de l’Association Nationale pour la Protection de la Mémoire des Victimes de l’OAS (ANPROMEVO) que nous avons contacté hier après-midi, «l’actualité de Gérard Longuet est en accord avec son passé.
Il s’agit de quelqu’un de fondamentalement violent, dans le discours comme dans le geste. Ayant démarré à Rouen (Seine-Maritime) ma carrière de fonctionnaire, je peux témoigner que l’université de Mont-Saint-Aignan a été, comme l’institution policière elle-même, longtemps marquée par l’expédition punitive qu’il y a menée, en janvier 1967, à la tête d’activistes du mouvement Occident : le mode opératoire évoquait celui utilisé quelques années plus tôt, en Algérie comme en métropole, par les commandos de la mort de l’OAS, un militant d’extrême gauche ayant été très grièvement blessé lors de cette agression.
Comment imaginer, à l’époque, que Gérard Longuet se verrait un jour confier la responsabilité de la mise en œuvre des stratégies de défense et de mémoire, sans jamais avoir eu à renier ses engagements à l’extrême droite. Inamendable il est et restera. Et il n’a malheureusement pas fini de nuire : à l’image de la classe politique et, surtout, à l’image de la France dans le monde, en particulier de l’autre côté de la Méditerranée. J’observe en tout cas, au-delà d’une certaine forme de progression dans l’obscénité gestuelle, une régression dans la réflexion politique puisqu’il a pu dire un jour, en 2005, qu’il «s’était trompé sur le modèle colonial, qui ne pouvait perdurer».
Walid Mebarek