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Le colonel Méliani devant une photo affichée sur le mur de son bureau, à l’Hôtel de Ville de Strasbourg. Elle le représente il y a 50 ans, lieutenant français combattant en Algérie. Photos Dominique Gutek
http://www.dna.fr/actualite/2012/04/0-memoire-partagee-a-la-reconciliation
Le Colonel (en retraite) Aziz Meliani, ancien président de la mission nationale de réflexion sur les Harkis, était jusqu'en décembre 2000 adjoint au maire de Strasbourg chargé des questions d'intégration et de défense (seul adjoint au maire musulman d'une ville de plus de 200000 habitants), commandeur de la Légion d'Honneur.
L’expérience réussie de la réconciliation franco-allemande est une source d’inspiration qui montre comment écrire notre passé commun avec l’Algérie et construire l’avenir ensemble.
En France, les réticences à évoquer la période 1939/1945 ont été surmontées par la volonté exprimée par les élites françaises et allemandes d’écrire une Histoire commune engagée dans une Mémoire partagée prélude à la Réconciliation.
La réconciliation est donc indissociable d’une lecture rétrospective et commune de l’Histoire. Même si ce processus implique une réécriture partielle ou complète avec tous les risques que cela comporte. En effet :
- La France et l’Algérie ne doivent pas craindre d’exhumer des crimes occultés ou des lâchetés enfouies.
- La France et l’Algérie ne doivent pas avoir peur de dénoncer les silences ou les tabous réels ou supposés.
- La France et l’Algérie doivent cesser de ressasser et de magnifier des passés univoques.
Un obstacle majeur doit d’abord être surmonté : la réconciliation des mémoires de l’Algérie et de la France (...).
Dans l’Ecclésiaste, il est dit qu’il y a un temps pour toute chose sous le ciel : pour se taire, pour parler, pour tuer et pour guérir.
50 ans après, le temps est venu de faire succéder à la guerre des mémoires la paix des mémoires.
Cette paix des mémoires doit passer d’abord par la promotion d’une mémoire partagée :
- celle-ci nécessiterait de faire rejoindre la mémoire et l’Histoire, afin de regarder sans complaisance tout ce que fut réellement cette guerre.
- Promouvoir une mémoire partagée, c’est faire s’exprimer et respecter toutes les mémoires, c’est faire succéder à la guerre des mémoires la paix des mémoires, génératrice de la paix des braves.
Autrement dit : réconcilier les combattants qui se sont battus chacun pour une cause qu’ils estimaient juste et qu’il convient de respecter.
- Promouvoir une mémoire partagée, c’est faire sortir de l’oubli ce qui est sans doute l’un des grands moments de l’Histoire où la France et l’Algérie ont fait cause commune contre l’intolérance la plus abjecte et la plus meurtrière de l’humanité.
Sortir de l’oubli donc ces spahis, zouaves, tirailleurs qui, aux côtés de leurs frères d’arme d’Algérie et de métropole, se sont battus et beaucoup, beaucoup sont morts durant plus d’un siècle pour « faire vivre une certaine idée de l’humanité, une certaine idée de la France ».
Ranimer le souvenir de l’histoire combattante riche en bravoure et en fraternité des musulmans et des français d’Algérie engagés au sein de la glorieuse armée d’Afrique pour la défense et les libérations de la France.
Oui, après la page déchirée il y a 50 ans, le temps est venu d’écrire une nouvelle page de l’Histoire des relations franco-algériennes, à l’exemple des présidents de Gaulle et Adenauer (...).
Je rêve d’une visite officielle du président de la République française à Alger, qui fut en son temps capitale de la France combattante, marquée par une poignée de mains avec le président algérien et au cours d’une cérémonie réunissant les vétérans des deux camps : anciens moudjahidines et anciens combattants français.
Et plus tard, pourquoi pas l’inauguration d’un monument franco-algérien à Alger et un autre à Paris ?
Conseiller municipal, vice-président de la Communauté urbaine de Strasbourg
par Colonel Aziz MÉLIANI
François Hollande salue la mémoire
de M. Ahmed Ben Bella
François Hollande, Candidat à la présidence de la République :
« Je tiens à saluer la mémoire de M. Ahmed Ben Bella qui fut en 1962 le premier Président de la République algérienne et dont nous venons d'apprendre la disparition. Je l'avais rencontré lors de mon dernier séjour en Algérie en décembre 2010.
Il restera, pour les Français et pour les Algériens, l'un des symboles d'une étape historique décisive de nos deux pays. Cinquante ans après l'indépendance de l'Algérie, et quelques semaines après l'anniversaire des accords d'Evian, je forme le voeu que les peuples algérien et français puissent s'engager dans une nouvelle ère de coopération ».
SOUVENIRS... SOUVENIRS... WLADYSLAS MAREK ET SON HOMOLOGUE LE COLONEL SI HASSAN A ALGER DU 26 AU 28 OCTOBRE 2010
Notre président défunt Wladyslas Marek avait rencontré pour la première fois à Alger son homologue algérien, le colonel Si Hassan, pour "croiser les mémoires" et rechercher la trace de centaines de disparus de la guerre d'Algérie.
"Près d'un demi-siècle après la fin de la guerre d'Algérie, c'était la première rencontre officielle, d'association à association, entre les représentants des combattants français et algériens" avait expliqué Wladyslas Marek, ancien président de la FNACA, en la qualifiant "d'historique".