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Nous l’avons déjà écrit c’est par dizaine chaque jour que des messages arrivent sur notre Blog. Nous le confirmons aujourd’hui, à partir du moment où un message comporte la moindre insulte il est mis à la poubelle… cela a été le cas ce matin, pourtant il y en a un qui mérite d’être mis en ligne pour son originalité :

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 MMessage de M. Jean-Luc Siruguet (que nous ne connaissons pas)

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·         Il faut bien revenir dans le contexte :

 

Les accords du 19 mars viennent d'être signés.

(D'ailleurs seul le FLN y prend part : ni le MNA, autre OASmouvement nationaliste, ni l'OAS qui représentait les pieds noirs et les harkis). Le FLN ne veut pas que les pieds noirs restent en Algérie (d'une part la valise ou le cercueil, d'autre part ils ne voyaient pas comment gérer 1 millions de français + les harkis qu'ils haïssaient). La seule solution c'est de nous faire partir. D'où la multiplication des attentats (toute une partie de ma famille massacrée à Médéa dont 2 bébés) et surtout des enlèvements.  Nous faire partir, le FLN seul ne le pouvait pas. D'où les ordres de de Gaulle pour nous décourager ... et ce fut la valise juste après les cercueils du 26 mars.

Je trouve d'ailleurs curieux que dès qu'une fusillade intervient n'importe où, tout le monde est plein de compassion, mais devant les massacres des français d'Algérie et des Harkis, c'est le silence total. Il ne doit pas y avoir de mémoire à sens unique.

Jean-Luc Siruguet

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Monsieur Jean-Luc Siruguet,

Nous sommes profondément désolés qu’une partie de votre famille a été massacrée à Médéa, dont 2 bébés.

Hélas vous n’êtes pas la seule famille qui a à déplorer la perte douloureuse d’êtres chers dans cette sale guerre de décolonisation.

Il y a ces 24000 familles françaises qui ont perdu leurs enfants, âgés d’une vingtaine d’années, ainsi que les victimes civiles « Morts pour la France » dont les noms défilent sur le Mémorial National des victimes de la guerre d’Algérie, quai Branly, à Paris.

Il y a ces familles d’Harkis massacrées, laissées dans l’Algérie Algérienne (ce qui a été, c’est un avis personnel, une grave erreur politique).

Il y a ces familles de Pieds-Noirs qui ont perdu, elles aussi, des êtres chers, pour avoir voulu suivre, volontairement ou aveuglément l’OAS, cette organisation terroriste et criminelle… mais ces victimes là ne sont pas « Mortes pour la France », mais pour l’OAS ou à cause de l’OAS.

Il y a enfin ces 500000 à 1 millions d’Algériens (suivant les sources) qui sont morts (dans leur guerre d’indépendance).

"Inviter l'OAS aux négociations qui ont abouti aux accords d'Evian du 18 mars 1962 cette réflexion là nous ne l'avions encore jamais vue ou entendue"

Monsieur Jean-Luc Siruguet,

Lorsque vous écrivez "l’OAS  qui représentait les Pieds-Noirs et les Harkis" n’a pas été invitée à signer les accords du 18 mars 1962, démontre, de votre part, d'abord un aveux mais aussi une énorme méconnaissance historique.

C’est pourquoi nous tenons à rappeler, partiellement, ce qui s’est passé à partir du 19 mars 1962 :

 

Le 19 mars 1962 le cessez-le-feu est proclamé en Algérie. C'est la fin de la guerre dans les mots. Mais un déchaînement de violence va déferler jusqu'en juillet.

Dès le 21 mars, les responsables de l'OAS proclament dans un tract que les forces françaises sont considérées « comme des troupes d'occupation » en Algérie.

 

le Figaro du 24-25 mars 1962

La fusillade de la rue d’Isly - 26 mars 1962

Les activistes partisans de l'Algérie française prennent le contrôle de Bab-el-Oued. Ils transforment le quartier en un énorme fort Chabrol, attaquent des camions militaires et tuent six soldats du contingent. La « bataille de Bab-el-Oued » fait 35 morts et 150 blessés.

Le 26 mars au matin, le commandement de l'OAS proclame la grève générale dans le Grand Alger. Il appelle les Européens à se rassembler, en principe sans armes, sur le plateau de Glières, et au square Laferrière. Objectif : gagner ensuite Bab-el-Oued, pour briser l'encerclement du quartier.

Le lieutenant Ouchène Daoud dirige le barrage de la rue d'Isly, interdisant l'accès du centre d'Alger vers Bab-el-Oued. Les consignes venues de Paris sont nettes : ne pas céder à l'émeute. Lorsque Ouchène Daoud et ses supérieurs demandent dans quelles conditions ils pourraient, le cas échéant, faire usage de leurs armes, au siège de la Xe région militaire on leur répond : « Si les manifestants insistent, ouvrez le feu.» A 14 h 45, une rafale de fusil-mitrailleur claque en direction de la troupe, du balcon du 64 de la rue d'Isly. Le PC du régiment donne l'ordre de la riposte. La mitrailleuse, au coin du boulevard Pasteur et de la rue d'Isly, balaye les manifestants. On relèvera 46 morts et 200 blessés, dont une vingtaine n'ont pas survécu, presque tous du côté des civils algérois. Après la fusillade de la rue d'Isly, le reflux commence pour l'OAS.

L’exode

En avril 1962, les Européens d'Algérie commencent à quitter en masse leur terre natale, en direction de la métropole, en dépit des consignes de l'OAS.

Les attentats de l'OAS ne cessent pas : assassinats individuels de musulmans, chasses à l'homme, explosions au plastic, tirs de mortiers. A Oran, l'OAS s'attaque à une clinique ; les plasticages, les mitraillages prennent une cadence infernale. Fin avril, une voiture piégée explose dans un marché, très fréquenté par les Algériens, en ce moment de Ramadan - il n'y a pas de bilan officiel, les Algériens parlent de plusieurs dizaines de victimes. Le 2 mai, une voiture piégée explose dans le port d'Alger : 62 morts et 110 blessés, tous musulmans. En mai, à Oran, quotidiennement, 10 à 50 Algériens sont abattus par l'OAS.

Les responsables de l'OAS encore en liberté savent que la partie est perdue : l'armée française n'a pas basculé en leur faveur, leurs chefs, Salan, Jouhaud, Degueldre, ont été arrêtés. Et puis, il y a cet exode, cette hémorragie qui se poursuit. Chaque jour, à partir de fin mai, 8000 à l0000 pieds-noirs quittent l'Algérie, emportant hâtivement avec eux ce qu'ils ont de plus précieux.

Le 7 juin 1962 est un des points culminants de la politique de « la terre brûlée ». Les « commandos Delta » de l'OAS incendient la bibliothèque d'Alger, et livrent aux flammes ses 60000 volumes. A Oran, la mairie, la bibliothèque municipale et quatre écoles sont détruites à l'explosif.

C’est bien la politique de « la terre brûlée » et de tous les assassinats de l’OAS après le 19 mars 1962 qui ont provoqué la tragédie du 5 juillet 1962, à Oran.

 

 

 

   

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