Edition du 15 Janvier 2002
Le gouvernement indique qu'il ne déposerait au Sénat la proposition de loi instituant le 19 mars comme Journée du souvenir que si un large consensus autour de cette commémoration se dégageait à l'Assemblée nationale
Quelque 550 visiteurs sont attendus ce mardi 15 janvier 2002 à l'Assemblée Nationale pour suivre le débat sur la proposition de loi instituant le 19 mars comme Journée du souvenir à la mémoire des victimes de la guerre d'Algérie, a-t-on appris lundi auprès des services du Palais Bourbon.
Si les débats parlementaires portant sur des questions liées aux Anciens combattants ont l'habitude d'être très suivis, cette affluence est assez exceptionnelle, précise-t-on.
350 personnes ayant reçu des invitations de députés et des différents groupes politiques pourront suivre les débats depuis les tribunes de l'hémicycle réservées au public.
Par ailleurs, devant les fortes demandes supplémentaires, l'Assemblée nationale a décidé de retransmettre le débat dans la salle Lamartine ainsi que dans la salle de projection. Au moins 180 personnes sont attendues dans ces salles.
La proposition de loi est discutée dans le cadre d'une "niche" parlementaire réservée au groupe RCV (Radical, Citoyen, Vert). La grande majorité des députés de gauche appuient cette initiative, mais une grande partie des élus de l'opposition y sont opposés.
Le gouvernement a fait savoir qu'il ne déposerait le texte au Sénat que si un large consensus autour de la commémoration du 19 mars se dégageait à l'Assemblée nationale lors du vote solennel programmé le 22 janvier 2002.
Nous savons que l’Assemblée a bien adopté par 278 voix contre 204 la loi sur la commémoration officielle du 19 mars 1962, mais à la surprise générale, la majorité du vote, sur ce seul sujet a été décrétée des 2/3 ! Pourquoi ? On sait qu'à cette période les élections approchaient... et le texte n'a jamais été présenté au Sénat.
Et en 2012, si la gauche revient au pouvoir
que se passera-t-il ?
On sait que le Sénat a changé de tendance politique, on sait qu’en France près de 8000 lieux et liens du 19 mars 1962 ont été inaugurés ou sont sur le point de l'être, on sait qu’une écrasante majorité de Français, d’après les divers sondages successifs ne reconnaissent qu’une seule date de commémoration, la seule historique : le 19 mars 1962. On peut rappeler que 90.7% des Français ont approuvé le cessez-le-feu du 19 mars 1962, lors d’un référendum organisé par le Président de la République en place, le 8 avril 1962. Plus de 50 unions d’anciens combattants, de 21 000 conseils municipaux, de 11 conseils régionaux et de 54 conseils généraux de toutes sensibilités politiques ont émis un vœu en faveur de l’officialisation de la date du 19 mars comme journée du souvenir et de recueillement.
N’en déplaise aux nostalgiques de l’Algérie française, aux héritiers de l’OAS, tous adeptes de l’extrême droite de la famille Lepen qui veut « Bannir la date du 19 mars 1962 de l’Histoire de France » vous n'êtes qu'une extrême minorité et vous ne ferez jamais la loi.