Luc Thiébaut et Amor Bel Fodil devant les panneaux de l’exposition. Photo I. G.
Jusqu’au 16 juin, l’exposition “Les Dijonnais d’aujourd’hui et l’Algérie de 1954 à 1962” s’installe à la médiathèque Champollion des Grésilles.
Vendredi 1er juin avait lieu le vernissage de l’exposition “Les Dijonnais d’aujourd’hui et l’Algérie de 1954 à 1962”. Constituée d’une vingtaine de témoignages, cette dernière propose un regard de Dijonnais actuels sur une des périodes les plus sombres de l’Algérie.
« Nous n’avons pas cherché à retracer l’histoire. Les témoignages, le ressenti, nous intéressaient davantage », a expliqué Luc Thiébaut, président de la Maison de la Méditerranée, organisatrice de l’exposition.
« Casser les préjugés »
L’exposition “Les Dijonnais d’aujourd’hui et l’Algérie de 1954 à 1962” s’inscrit dans le cadre du festival Grésilles en fête et célèbre les cinquante ans des accords d’Évian. Pour Luc Thiébaut, ces panneaux présentent « une diversité d’expériences, de souffrances ». « Nous pouvons casser les préjugés grâce à ces témoignages », a-t-il ajouté. Au fil des panneaux, les témoignages s’entrecroisent. Indépendantistes, appelés du contingent, pieds-noirs, harkis ou Dijonnais militant contre la guerre, ils livrent tous leur expérience face à l’Algérie de l’époque.
À côté de ces témoignages, l’exposition se prolonge avec des affiches de journaux et des objets, significatifs de cette période. Parmi ces objets, les menottes de Marcel, jeune communiste farouchement opposé à la guerre, arrêté en 1957 alors qu’il manifestait place Grangier.
Présent au vernissage, Amor Bel Fodil raconte son passé indépendantiste. «Nous n’étions pas contre la France, mais contre l’injustice», a précisé celui qui habite Dijon depuis 1955. « Ce qui est important pour nous, c’est qu’Amor Bel Fodil puisse témoigner aux côtés de personnes qui n’étaient pas dans le même camp que lui pendant la guerre », a souligné Luc Thiébaut