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1er mars 2012

Cinquante ans après, les ultras de l’Algérie française érigés en conseillers de la République

Une mémoire officielle de la guerre d’Algérie s’écrit en ce moment sous l’influence d’anciens ultras de l’Algérie française.

Une réunion s’est tenue le 22 février entre, d’une part, l’ancien préfet Christian Frémont, directeur de cabinet du président de la République, assisté de Renaud Bachy, président de la Mission interministérielle aux rapatriés, et, d’autre part, les représentants des courants les plus radicalement revanchards de la colonisation, mais en l’absence de délégués des harkis.

Lors de cette rencontre, M. Christian Frémont se serait notamment engagé à ce que l’État ne soit pas représenté, le 19 mars 2012, lors des cérémonies commémoratives de l’entrée en vigueur des Accords d’Évian : une circulaire devrait être adressée aux membres du corps préfectoral, les appelant à se détourner de ces manifestations patriotiques.

Ainsi, l’État n’hésite-t-il pas à s’inscrire à contre-courant de l’Histoire et à limiter l’exercice du droit au souvenir en cette année annoncée comme étant celle des grands rendez-vous mémoriels.

Le directeur de cabinet de M. Nicolas Sarkozy se serait également ému que des colloques puissent être envisagés, en ce mois de mars, sur des sujets rigoureusement neutres tels que "Les Accords d’Évian : la paix en Algérie ?" ou "50 ans après, sortir de la guerre d’Algérie : regards croisés, regards apaisés".

Ainsi, la menace apparaît-elle d’une atteinte de l’État aux libertés tant de réunion que d’expression, renforcée par deux éléments récents : l’attitude négative du député-maire de Nice, Christian Estrosi, à l’égard d’une conférence débat animée par des historiens sur le thème "Algérie 1962, pourquoi une fin de guerre si tragique ?" ; l’hostilité du ministre chargé des rapatriés, M. Marc Laffineur, dans son appel lancé le 22 février contre un colloque d’universitaires prévu à Nîmes.

Christian Frémont serait par ailleurs allé jusqu’à demander quelle serait l’initiative du candidat Nicolas Sarkozy susceptible d’être agréable à ses interlocuteurs, l’un d’entre eux ancien déserteur ayant appartenu à l’OAS, érigé comme les autres en conseiller de la Présidence.

Ainsi, pour des mobiles électoraux, la République souhaite complaire à ceux-là même qui ont voulu la renverser et assassiner le général de Gaulle.

L’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS ne peut, à la veille du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, que réprouver les compromissions de la puissance publique à ses plus hauts niveaux avec les nostalgiques les plus extrémistes de l’Empire colonial français.

Elle invite l’actuel chef de l’État ainsi que tous les autres candidats à l’élection présidentielle à prendre en considération sa demande portant sur la reconnaissance par la nation des souffrances subies par l'ensemble des victimes des crimes de guerre et attentats imputables à l'Organisation armée secrète ou commis en son nom, en Algérie et en France, de 1961 à 1962 : civils, militaires, élus, magistrats, fonctionnaires, défenseurs des institutions et des valeurs de la République.

 

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