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Un magnifique commentaire sélectionné concernant

la date du 5 décembre

 

Jacques Jausseran : « Je me demande ce que Kader Arif est venu faire au Quai Branly hier. Dorénavant cette date ridicule deviendra un jour d'hommage à Nelson MANDELA ! Exit les nostalgériques qui ont cassé toute réconciliation dans l'Algérie de 1962, aux antipodes de la tolérance de Madiba...

CINQ DÉCEMBRE = Commémoration de la mort de Mandela! »

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Orléans (Loiret)

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http://www.larep.fr/loiret/actualite/2013/12/05/un-ancien-combattant-du-loiret-temoigne-sur-la-torture-en-algerie_1790360.html

La guerre a officiellement pris fin le 19 mars 1962. Les combats ayant continué, le 5 décembre a été déclaré journée d’hommage aux morts de la guerre d’Algérie et des combats de Tunisie et du Maroc. Une date qui fait polémique ?

La guerre d’Algérie, un passé trouble pour les Français. Encore plus pour les nouvelles générations. Un  ancien combattant du Loiret raconte comment il a vécu ce conflit.

Attablé dans son salon, entre les fauteuils de velours et les meubles massifs, Jean (*) est intarissable.

À 75 ans, ce Loirétain raconte la guerre telle qu’il a vécue. Deux ans sur le terrain, de l’autre côté de la Méditerranée, qui l’ont marqué à jamais. Les sanglots qui parfois l’étranglent ou le rire qui éclaire son visage en témoignent. Des émotions encore vives. Parce qu’en Algérie, il a vécu le pire comme le meilleur.

« On était des criminels, des tortionnaires »

La préparation militaire, d’abord, comme parachutiste. « Il ne fallait pas se dégonfler », se souvient-il. « Beaucoup n’avaient pas envie d’être là. Moi, je recherchais des sensations fortes, je voulais sauter de l’avion. » Après plusieurs mois de formation, il embarque, direction l’Algérie. Il a 21 ans. « On entendait dire des choses, on savait où on allait. » Jean devient chauffeur, notamment, des gradés. Et se souvient précisément de ce jour où il a conduit un capitaine.

Celui-ci l’emmène dans une guitoune. « À l’intérieur, il y avait deux prisonniers. Le capitaine m’a dit : “Un pour toi, un pour moi”. Pour l’interrogatoire, on les a fait creuser leur propre trou, à un mètre de profondeur. Puis, on les a “travaillés” au corps. À la gégène, qui envoie des chocs électriques. On leur a mis une pince sur la langue, l’autre sur les parties ».

Les prisonniers n’ont rien dit. Mais Jean, lui, a parlé le soir même à son supérieur. « Chef, je ne suis pas d’accord avec ce que vous m’avez fait faire. » Il retournera à la guitoune, mais sera autorisé à rester éloigné, dans son véhicule. « On était des criminels, des tortionnaires. Il faut bien comprendre qu’un ordre est un ordre. Et puis, en face, s’ils prenaient l’un des nôtres, ils le ramenaient la nuit, le ventre ouvert et les parties dans la bouche ».

« La violence se donne toujours pour une riposte à la violence de l’autre », écrivait Jean-Paul Sartre. « À un moment, on voit tous ceux qui tombent, et on a la hargne ».

Jean préfère évoquer les bons souvenirs. Les blagues qu’il faisait aux gradés, les punitions qu’elles lui ont valu. Et « les copains », qu’il revoit parfois grâce à une association d’anciens parachutistes. « On se tombe toujours dans les bras. » Parce qu’eux seuls peuvent se comprendre. « Pour connaître la guerre, il faut l’avoir vécue ».

« La guerre a pris fin le 19 mars 1962 à midi »

À l’époque, « je crois que le peuple s’en foutait. Déjà, on avait intitulé ça « maintien de l’ordre », donc les gens ne comprenaient pas. Quand De Gaulle a parlé d’Algérie française, on a applaudi des deux mains. Mais 15 jours après, il a parlé d’« Algérie algérienne », on était en boule. Parce que sur le terrain, on était gagnants ».

Rapatrié avec une rotule éclatée, Jean a repris son métier manuel. Et regarde aujourd’hui son petit-fils, 18 ans, avec inquiétude. « J’ai peur pour les jeunes d’aujourd’hui. Nous, on a tous été formés à la même école, on a un caractère endurci. On a été forgés. Manipulés, aussi. »

Si l’Algérie habite à chaque instant sa mémoire, il ne célébrera pas, aujourd’hui 5 décembre 2013, de cérémonie. « La guerre a pris fin le 19 mars à midi », martèle-t-il. Il reconnaît aussi le 16 octobre, à la mémoire du soldat inconnu. Mais « Le 5 décembre ne représente rien du tout ».

(*) Le prénom a été changé à la demande de l’interviewé.

 

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