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Jean Lécrigny Ce Dijonnais est le président départemental de la Fnaca  (Côte-d'Or)

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Jean Lécrigny, vice-président national de la FNACA, accueille

 à Dijon, le Congrès national de cette Association d’Anciens Combattants. Ph. Bruchot

Signe particulier : né en 1939. Une date, un destin ?

Jean Lécrigny est un homme réservé sur sa vie privée, intarissable sur sa carrière au service de l’armée.

Ses premiers souvenirs sont ceux de l’occupation allemande et de la libération de Dijon, le 11 septembre 1944.

«J’ai découvert le drapeau français à l’âge de 5 ans», se rappelle-t-il. «L’arrivée des Américains, la découverte du chocolat, du sucre…» Il s’en lécherait encore les babines… Sauf que quelques années plus tard, en 1957, un autre événement le marque : un copain d’école plus âgé que lui se fait tuer en Algérie. Un premier gros coup dur pour ce jeune homme : « La guerre, ça existe !»

Et la vie continue. Titulaire d’un brevet professionnel de dessinateur industriel, il entre dans la vie professionnelle au bureau des méthodes chez Parvex, fabricant de moteurs électriques à Dijon.

Le 2 mars 1959, il part à l’armée. Il a alors 20 ans et deux mois. Il est envoyé à Lons-le-Saunier (39), au Ier régiment de tirailleurs marocains. «Là, j’ai fait le peloton pour passer le concours d’entrée à l’école d’officier de réserve. J’ai été reçu brillamment», déclare-t-il, le sourire au coin des lèvres.

Puis départ, le 4 juillet 1959, destination Cherchell, en Algérie, où il fait six mois d’école. Il en sort aspirant de réserve, et est affecté chef de section au IIIe régiment de tirailleurs algériens.

«Je suis arrivé en petite Kabylie, à côté de Sétif, à mon premier poste, cote 936, je “pitonnais”. Je suis resté deux mois. » Avant d’être muté dans un commando de chasse. «Celui imaginé par Bigeard. Le but était de vivre comme les fellaghas. Nous étions devenus une vraie bande de rebelles à notre tour.»

L’Algérie, terre de souvenirs ancrés dans sa mémoire.

Le 2 juin 1960, lors d’une opération de ratissage, sa section est prise dans une embuscade à 2004 m d’altitude, dans le djebel Babor.

Le face à face avec les rebelles. Des tirs qui partent de partout. Un volume sonore impressionnant.

Le Dijonnais se rappelle de tous les instants ; il croyait qu’il y aurait des morts partout. Et pourtant, fort heureusement, il n’y eut aucun mort, aucun blessé.

Un autre souvenir, celui qui a conditionné sa carrière au service de l’armée : le 21 avril 1961, «le putsch d’un quarteron de généraux en retraite», dixit le général de Gaulle. Le coup de force des militaires a échoué.

«Je n’ai pas pu l’admettre. En tant que civil, il était impensable que l’armée s’empare du pouvoir. J’ai pensé qu’il fallait toujours des civils qui surveillent les militaires. Ça m’a déterminé à m’engager dans l’armée de réserve.»

Après 28 mois de service militaire, c’est la quille. Retour à Dijon, un 14 juillet.

Il reprend une activité professionnelle, va de ville en ville : Strasbourg (67), Decize (58), Saint-Florent-sur-Cher (18). Et pour des raisons familiales, il revient vivre à Dijon en 1974, adhère aux Randonneurs Dijonnais pour garder la forme et se vider l’esprit.

En 1984, il crée une entreprise, Aerogaine, à Dijon.

Et pendant tout ce temps, il poursuit son instruction d’officier de réserve, jusqu’à atteindre le grade de capitaine. «Un grade mythique pour moi. En Algérie, le capitaine était le père de la compagnie.»

Puis, sur les conseils d’un colonel, il prépare le concours d’entrée à l’Ecole supérieure des officiers de réserve spécialistes d’Etat-major (Esorsem). Il est reçu une fois de plus brillamment. «Au gré de l’ancienneté et des stages, je suis passé au grade de lieutenant-colonel.»

En 1996, atteint par la limite d’âge, il fait ses adieux aux armes après 37 années et demie passées au service de l’armée.

Il décide alors d’adhérer à une association d’anciens combattants. «J’ai choisi la FNACA, car elle compte majoritairement des appelés. Rapidement, je suis devenu président départemental.»

Et aujourd’hui, Jean Lécrigny a une motivation : «Continuer à faire reconnaître les anciens combattants, avec tous leurs droits.» «Quand je me promène à Dijon, je vois la faculté de droit, jamais celle du devoir. Nous, anciens combattants, avons fait notre devoir donc nous avons des droits qui demandent à être respectés.»

Jean Lécrigny est ferme sur le sujet. Et cet ancien combattant affirme davantage sa colère quand il rapporte que Hubert Falco, secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants, ne participera pas ce week-end au congrès national de la Fnaca, qui réunit en ce moment et jusqu'à dimanche 10 octobre 2010 au moins 2000 personnes à Dijon. « C’est “courage fuyons” », s’insurge-t-il. « C’est quelque chose que je n’accepte pas. »

Cécile Constant (Le Bien Public)

  

Jean Lécrigny : parlant de l'absence d'Hubert Falco

 au Congrès National de la FNACA : «C’est “courage fuyons”» s’insurge-t-il. «C’est quelque chose que je n’accepte pas.»

 

Comme il a raison d'être très en colère notre ami Jean Lécrigny, car plutôt que de venir au Congrès National de la FNACA, le maire de Toulon préfère se recueillir devant un monument aux "martyrs de l'Algérie française" un monument en hommage à l'OAS et aux nostalgiques du colonalisme. Rappelons-nous de ces photos :

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Un monument qu’Hubert Falco, maire de Toulon depuis 2001, a su mettre en valeur grâce à une illumination nocturne tricolore et qu’il ne manque pas de fleurir presque chaque année.

     

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Le Pen vient, lui aussi, se recueillir régulièrement devant le Monument aux martyrs de l’Algérie française de Toulon notamment lors de «La journée des barricades»

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