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Le 19 mars 1962, cessez-le-feu en Algérie
Commémoration à Bondy
Les harkis bien présents
En ce jour de commémoration de la fin de la guerre d’Algérie, voici le discours qu’a prononcé au nom de la municipalité de Bondy Mme Sylvie Thomassin, 1ère adjointe au maire de Bondy, conseillère générale de Seine-Saint-Denis et en présence de nombreux anciens combattants et d'élus.
Mesdames et Messieurs les Présidents d’associations,
Mesdames et Messieurs les élus
Madame la députée, ma chère Elisabeth,
Mesdames et Messieurs,
Je tiens tout d’abord à excuser notre Maire, Gilbert Roger, retenu en session au Conseil de l’Europe à Strasbourg, où il doit intervenir sur les Droits de l’Homme et le développement durable. Il nous rejoindra, sur Bondy, dans l’après-midi.
Il y a 48 ans, le 19 mars 1962, était acté le Cessez-le-Feu de ce que nous avons enfin le droit d’appeler, depuis 1999, la guerre d’Algérie. Rester attachés à cette date, comme le sont nos anciens combattants, c’est reconnaître le Cessez-le-Feu et donc, que ce qui s’est passé entre le 1er novembre 1954 et le 19 mars 1962 était bien une guerre ; c’est reconnaître les souffrances endurées dans les deux camps au cours de ce conflit, c’est reconnaître tout simplement la vérité historique.
Durant cette guerre, 25000 soldats français furent tués, 65000 blessés, au moins 500000 algériens, civils et combattants, sont morts, 3 millions de personnes furent déplacées. Le 19 mars 1962 fut, pour ces combattants, ces blessés, les familles des victimes et des belligérants, le début de l’espoir du retour à la paix, espoir confirmé par le résultat du référendum du 8 avril 1962, où 90 % des Français ratifièrent les accords d’Evian, accords qui étaient le résultat d’un compromis politique et non d’une défaite militaire. Le 1er juillet, les Algériens disaient OUI à l’indépendance à 99,7 %. Une autre Algérie naissait. Mais les pieds-noirs n’oublieront jamais la terre de leur naissance. Des dizaines de milliers d’harkis sont abandonnés par la France, leur massacre sera une tragédie de plus, inacceptable.
Aujourd’hui 6 millions de personnes vivant en France ont partie liée avec la guerre d’Algérie : pieds-noirs, harkis, et leurs enfants, Algériens et Français d’origine algérienne, militants français d’alors pour l’indépendance. Les plaies se cicatrisent mais le travail d’histoire reste à mener. " Qui n’a pas de mémoire n’a pas d’avenir " nous rappelle Primo Levi.
Pour les enfants de cette ville, Français mais d’origines si diverses, sachons assumer le passé pour leur préparer un avenir de paix, d’exemple et de réconciliation. Ayons une pensée pour tous ceux qui sont morts et luttons pour que la solution des conflits passe par le dialogue et non plus par les armes.