Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

bataille-d-alger-1971-08-g.jpg

 

"Fait voir qui tu décores et on verra qui tu es"

 

Nicolas Sarkozy a remis, lundi 28 novembre 2011, aux Invalides, lors de la traditionnelle prise d'armes d'automne, les insignes de grand-croix de la Légion d'honneur à l'ancien commandant Hélie Denoix de Saint Marc, 89 ans.

Avec l'arrivée de Bigeard aux invalides et la décoration de l'ex patron du 1er REP, c'est une forme aussi curieuse qu'insupportable de la fée électricité qui va côtoyer Rouget de Lisle.

 gegene-9f75a.jpgLa gégène a été utilisée, pendant la guerre d'Algérie, et ailleurs,  pour torturer des personnes en leur appliquant les électrodes afin de faire circuler un courant électrique entre diverses parties du corps.

11_12_01.gifImage originale de MEDIAPART (Non rajoutée par l'auteur de l'article)

Chef de bataillon, de Saint Marc commandait par intérim le 1er régiment étranger de parachutistes de la Légion, à qui le général Challe avait fait appel pour conduire le putsch d'avril 1961 en Algérie. Ce qu'il fit, c'est lui qui donne le coup d'envoi du Putsch le 21 avril 1961, en marchant de Zéralada sur Alger.

L'échec du putsch consommé (grâce au contingent), cela conduisit à la dissolution de ce ramassie de tortionnaires antirépublicains. Les légionnaires quittent leur camp  en chantant la chanson de Piaf " Non rien de rien, non je ne regrette rien". Une partie de l'effectif désertera pour passer à l'OAS.  Ce sont les hommes du 1er REP , officier en tête dont Erulin qui arrêtèrent et firent disparaître Maurice Audin, le 1er REP était une unité de choc de la 10ème DP qui exerça ses talents sur Henri Alleg (La Question) 

 cc369f98.jpg

 publication-de-la-brulante-question-d-henri-alleg-victime-d.jpg

Pour info, ce lessiveur des libertés n'hésita pas à engager le feu contre les soldats du contingent qui défendaient la légalité républicaine (c'est rarement rappelé).

Denoix de Saint Marc sera condamné à dix ans de réclusion…et libéré après cinq ans. Il fallait donner des gages à l'extrême droite dans une France ou le mouvement populaire et ouvrier marquait des points et où le capital qu'on n'appelait pas encore marchés exigeait de rassembler toutes les forces disponibles.

Le monde rapporte la phrase du ministre de la défense, Gérard Longuet "C'est un personnage emblématique des hauts et des bas de notre armée", en oubliant de préciser le compagnonnage de Longuet et son parcours personnel avec tout ce qui gravite autour de l'OAS et de l'extrême droite.

Si le geste de M. Sarkozy "n'est pas un acte politique", explique Franck Louvrier, conseiller en communication de l'Elysée, mais " un acte militaire, c'est en tant que chef des armées que le président de la République remet cette décoration." Soyons clair : c'est encore pire puisque consciemment il instrumentalise l'armée de la République à des fins partisanes pour continuer son braconnage sur les terres du FN.

Le Monde rappelle à bon escient que les putschistes d'Alger ont été amnistiés et réintégrés dans les cadres de l'armée par six décrets et lois successifs, de 1963 à 1982. Dont le dernier signé du gouvernement Mauroy qui avait ainsi réintégré les deux derniers généraux vivants, Salan et Jouhaud. Cela sera réalisé à l'issue d'un vif débat et en dépit de l'opposition de Pierre Joxe et de la part communiste du gouvernement qui au bout se couchera.

"Il appartient à la nation, au bout de vingt ans, de pardonner", avait justifié François Mitterrand,

Si la décoration de M. de Saint Marc s'inscrit dans la continuité, justifie M. Louvrier."De Gaulle l'a amnistié en 1968. Il fut rétabli dans ses droits civils et militaires par Valéry Giscard d'Estaing et élevé à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur le 29 mars 2003 par Jacques Chirac", on ne peut manquer de remarquer que la totalité des hochets distribués par notre nouveau Napoléon s'entassent dans des espaces où les idées de progrès, de justices, et de libertés démocratiques et de fraternités, peu présentes dès son intronisation sont une denrée qui va se raréfiant quand on avance dans la durée du mandat.

Va-t-il aller jusqu'à renouer avec la gerbe sur la tombe du maréchal déchu histoire de recoller les morceaux déjà bien rassemblés de toute la droite française ? "Par petites touches, c'est le président rassembleur qui se confirme", juge, expert, Brice Hortefeux. Cela à six mois de la présidentielle.

Mais personne ne s'étonne de cette façon d'enfoncer le clou colonial ségrégatif. 

Une sorte de voyage au bout de leur nuit.

                                                   Le c@rnet de Canaille le Rouge

 

 

Tag(s) : #Associations
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :